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Célestin V, un Secret bien Gardé ?
ou Un Anachronisme bien Parlant…

I- A propos de Célestin V

Le Commanditaire du Tableau au Louvre

 


Ce tableau, nommé dans l´affaire de Rennes-Le-Château, fut une commande faite par
PIERRE JULIAN, prieur entre 1525 à 1542 du prieuré des célestins de Marcoussis.
Il fit partie d´une série de retables portant sur la vie de saint Pierre Célestin qu´ il serait fort intéressant de connaître. Car déjà, comme nous verrons lors de cette étude, cette simple table n´est pas banale.

Cette œuvre anonyme passa de la collection du Marquis Alejandro Maria Aguado, banquier et grand mécène d´origine juif, nationalisé français au Louvre en 1843, donc avant la naissance du curé  de Rennes- Le-Château. Bérenger Saunière aurait donc eu la possibilité d´obtenir une copie de cette table au musée de Paris.



Un Autre Surintendant des Finances Condamné !


 
On retrouve sur cette peinture les armes de
JEAN DE MONTAIGU dessinées au sol, hommage rendu à ce personnage historique qui fit construire le monastère célestin de Marcoussis et bien entendu le blason de Célestin V.


            
 
Blason des Célestins et de Jean de Montaigu sur un des vitraux de l´Eglise.



Ce monastère fut dédié à la Sainte Trinité. La première pierre fut posée le 17 février 1404 et l'église fut consacrée le 17 avril 1408. Ce 17 marquera la vie de Jean.

Jean de Montaigu consacra une grande partie de sa fortune à édifier son château, considéré comme l’une des plus belles réussites architecturales du règne de Charles VI, et le monastère des Célestins, en même temps qu´ il mandait reconstruire le chœur de l’église paroissiale de Marcoussis dédiée à
MARIE MADELEINE.


Jean de Montaigu naquit entre 1349-50, issu d'une ancienne famille bourguignonne, il reprit les charges déjà dévolues à son grand-père, puis à son père.
Très proche du Roi, il fut comblé de nombreuses sommes d'argent.

En 1380, il épouse Jacqueline de la Grange, nièce de Jean de la Grange, cardinal d'Amiens qui lui laissa tous ses biens à sa mort en 1402.
En 1388, son oncle, Ferry de Cassinel, évêque d'Auxerre, lui donne la seigneurie de Marcoussis. Dès ce moment, il était à la tête de nombreuses terres des environs, en plus des hôtels à Paris.

Il demanda au Roi l'autorisation de reconstruire un nouveau château.
Les travaux des fondations commencent en 1400 et les travaux vont se poursuivre de 1402 à 1408 en même temps que ceux de la nouvelle église paroissiale et du Couvent des Célestins.

Mais ni la fortune de Jean de Montaigu et ni l'influence qu'il exerçait sur la personne du roi ne plaisaient pas à tout le monde et singulièrement au duc de Bourgogne, Philippe le Hardi, ni au roi de Navarre. Ceux-ci profitant d'un accès de folie du Roi, lui montrèrent l'état des finances et les désordres de sa maison, obtinrent qu'on "châtie" Jean de Montaigu et les officiers des finances.
Le 7 octobre 1409, il fut arrêté, sur l’ordre de Jean Sans Peur, fils successeur de Philippe le Hardi, et, après un procès sommaire, il fut décapité aux Halles de Paris le 17 octobre 1409 et son corps ensuite pendu au gibet de Montfaucon.

Après quelques temps, les biens qui avaient été confisqués revinrent à la seconde fille de Jean de Montaigu qui avait épousé en secondes noces, Jean Mallet, sire de Graville (Normandie).

Trois ans plus tard, son fils Charles obtint la réhabilitation de sa mémoire et un somptueux tombeau fut érigé dans l’église du monastère des Célestins de Marcoussis, qu’il avait fait bâtir pour remercier du recouvrement par Charles VI de la raison, après la tragique affaire de la forêt du Mans.


ND de Grâce de Marcoussis offerte par le duc de Berry

 

 

Un autre Montaigu ( Mont Aigu, Mont Aiguille ) Joachim-Charles, vicomte de Beaume, fut lieutenant général de Louis XVI, il possédait un château à Clermont Ferrand dit « Le Bois de CROS », que plus tard le « pauvre » moine CHIRON, bien connu des chercheurs de Rennes-le-Château, puisque lié à Notre Dame de CROS et à l´ermitage Saint Antoine du Galamus, tenta d´acheter pour en faire un asile de fous, sous le nom de Sainte Marie, pour la belle somme de 120.000 fr comptants et sonnants. ( Voir )

J´aimerai attirer votre attention sur Notre Dame de Grâce de Marcoussis, celle de l´église dédiée à MARIE MADELEINE, offerte par le duc de Berry, en 1408. Cette vierge porte son enfant sur son bras droit, ce qui est considéré en symbolisme comme un signe de noblesse. Nous avions déjà croisé une de ces rares vierges à Tomar au Couvent templier des Chevaliers du Christ, au Portugal sur le porche, de ce temple dont le plan forme le dessin d´une CLEF. Dans la même ville, au temple de Sainte Marie de l´Olivier, on peut admirer sur l´autel, une autre vierge taillée en pierre avec le même signe de noblesse de sang.



 
Un Ermite Devenu Pape Malgré lui, Abdication et Conséquences

 



Il faut nous faut remonter le temps, bien avant la naissance de
Jean de Montaigu (entre 1349-50 ) et bien sûr de la commande de PIERRE JULIAN ( de 1525 à 1542 ) pour trouver le pape dont il est question sur le tableau. Saint Célestin V ou Pietro Angeleri, plus connu sous le nom de Pietro de Morrone, né entre 1209 –10 au sud de l´ Italie région appartient alors au royaume de Sicile et mort le 19 mai 1296 à Fumone.

À l'âge de vingt ans, Pietro prend l'habit bénédictin. Il se fait ermite vers 1231, pour suivre la règle primitive de saint Benoît, et vit dans une grotte.
Il est ordonné prêtre à Rome quelques années plus tard, puis s'installe dans les années 1235-1240 sur le mont Morrone, dans les Apennins.

Il y fonde une congrégation d'ermites et une église consacrée d'abord à la Vierge Marie, puis au Saint Esprit. Bien que la congrégation se rattache à la règle bénédictine, elle est profondément influencée par les franciscains, et en particulier le mouvement des Spirituels, disciples de Joachim de Flore, comme le montrent les nombreuses dédicaces de monastères au Saint-Esprit.

JOACHIM DE FLORE annonçait le troisième âge, celui du saint Esprit, qui débutera avec la Parousie, dominé par la fraternité en Christ, une époque sans guerre, ni disputes ( étape monacale). Cette nouvelle étape sera celle de l´Evangile Eternel, qui se manifestera par la substitution de la hiérarchie ecclésiastique corrompue ; par la Spiritualis Intelligentia ou l´Eglise de l´Esprit Intelligent.
Se basant sur l´Egalité et l´Utopie monacale, puisque de Flore était moine. Il attendait l´arrivé de l´Antéchrist durant sa vie.
D´un pape angélique qui aurait en sa seule personne le pouvoir matériel et spirituel. Après ce pontificat viendrait le Règne Millénaire, premier nom donné au
Jardin des Délices de Jérôme Bosch. Le fait est que beaucoup identifièrent Célestin V comme ce pape angélique.

Mais avant son élection la réputation de sainteté de Pietro attire de nombreux pèlerins qui le contraignent à fuir l'endroit pour gagner un lieu plus isolé. En 1264, l'évêque de Chieti incorpore la congrégation de Pietro dans l'ordre des bénédictins. En 1273, il se rend à pied à Lyon pour la faire confirmer par le pape Grégoire X, alors occupé aux travaux préparatoires du second concile de Lyon. Pietro  fut logé dans la commanderie templière par Guillaume de Beaujeu, commandeur d´Apulia. Les templiers construisirent la basilique de Santa Maria di Collemaggio à L'Aquila, s´inspirant sur les plans de Jérusalem ! Comme fera plus tard Philippe II pour son Escorial.

Il noue des relations avec Charles d´Anjou dernier fils de BLANCHE DE CASTILLE.  En 1266, il conquiert la Sicile des Hohenstaufen et en devient le roi sous le nom de Charles I. Il est chassé de l'île par les Vêpres siciliennes en 1282, mais reste souverain de Sicile péninsulaire, soit roi de Naples jusqu'à sa mort. Il revendique également des titres dans l'Orient latin tels que roi d'Albanie à partir de 1272, roi titulaire de Jérusalem à partir de 1277, prince d'Achaïe à partir de 1278.

Pietro voyage en Toscane et à Rome.
En 1293, il revient dans la région de sa naissance et se retire dans la grotte à Sant'Onofrio, qui surplombe l'abbaye de Santo Spirito.( voir plus bas )

 



À cette époque, le trône pontifical est vacant depuis le 4 avril 1292, date de la mort de Nicolas IV : divisé entre factions, le Sacré Collège ne parvient pas à s'entendre sur le choix d'un successeur.

Sur le chemin entre la Sicile et la Provence, Charles II d'Anjou fait halte à Rome et pousse les cardinaux à se déterminer, en vain. Il s'arrête de nouveau à Sant'Onofrio pour saluer l'ermite qu'avait bien connu son père et lui demande de rédiger une lettre pour admonester les cardinaux.

Le cardinal Latino Malabranca Orsini connaît déjà le nom de Pietro Morrone, mais le courrier lui donne l'idée de le proposer comme nouveau pape.
Le 5 juillet 1294, Pietro de Morrone est élu pape à l'unanimité, sans sa présence. L'octogénaire apprend la nouvelle par une délégation venue le rencontrer à Sant'Onofrio et accepte la charge, après maintes excuses et hésitations. Il est couronné le 29 août à Santa Maria di Collemaggio à L'Aquila, qui appartient au royaume de Charles II.


  


S'il a une expérience d'administrateur à la tête de plusieurs abbayes, le nouveau pape n'a reçu qu'une formation théologique sommaire et ne connaît ni le droit canonique, ni le fonctionnement de la Curie romaine. Son latin est très médiocre, ce qui explique qu'il n'ait laissé aucun document écrit. Il est rapidement dépassé par sa charge. Dès son élection, il tombe sous la coupe de Charles II, qui l'empêche de gagner Rome et le contraint à s'installer au Castel Nuovo de Naples, capitale de son royaume.


Devant la montée des critiques sur son administration, Célestin V consulte des canonistes qui lui montrent qu'une démission pontificale est tout à fait licite. Le 9 ou le 10 décembre 1294, le pape annonce à son entourage sa décision ; il invoque l'humilité, son insuffisance physique et intellectuelle face aux exigences de sa charge, et son souhait de se retirer dans son ermitage.

Le 13 décembre, Célestin V renonce au trône de Pierre devant le collège des cardinaux à Castel Nuovo. Le texte de son discours semble avoir été rédigé par Benedetto Caetani, l'un des canonistes qu'il avait consultés . Le 24 décembre, ce même Caetani est élu pape sous le nom de Boniface VIII et fait placer l'ancien pontife sous surveillance au motif qu'il pourrait être enlevé par ceux qui contestent la licité de la renonciation. Pietro s'enfuit à Sant'Onofrio, puis à San Giovanni in Piano, avant de tenter de partir pour la Grèce. Il est arrêté en chemin et transféré à Anagni puis au château de Fumone en Campanie sur l'ordre de Boniface VIII. Là il mourra.
Mort naturelle ou assassinat ?


 

1- Chef de Célestin V dont la dépouille disparue juste après la photo en 1988, avant de le passer au Rayon X pour voir le clou qui transperça son crâne. Ante ou post-mortem ?
2-Chef supposé de Jean le Batiste à Amiens avec trou frontal

Ces orifices ne vous rappellent-ils pas le tableau du Guerchin ? ou le crâne-relique de Saint Dagobert II ?



Dès la renonciation de Célestin V, des rumeurs circulent sur la licité de cet acte et donc sur la légitimité du pape Boniface VIII. Elles sont essentiellement pour les Spirituels, du parti des Colonna à Rome et les partisans du roi Philippe le Bel. Dès 1295-1296, le dominicain Robert d'Uzès identifie Célestin V au « pape angélique » ou « pasteur angélique » que prévoient certaines visions eschatologiques dont celle de Joachim de Flore.

En mai et juin 1297, les Colonna publient trois manifestes en douze points destinés à prouver que l'élection de Boniface VIII est illégitime. Gilles de Rome prieur de la province de Rome et général de l'ordre des Augustins, compose le Liber de renuntiatione papæ, dans lequel il défend le droit du pape Boniface VIII contre ses adversaires.

En 1305-1306, Philippe le Bel demande au pape Clément V l'ouverture d'une enquête sur la vie et les miracles de Célestin. Clément V, qui a refusé au roi l'ouverture d'un procès contre Boniface VIII, finit par accepter. L'enquête débute en 1306, mais n'aboutit qu'en 1313. Le 5 mai, Pietro de Morrone (et non sous le nom de Célestin V) est déclaré saint comme confesseur et non comme martyr comme le demandait Philippe le Bel.

En 1517, la dépouille de Célestin V fut transférée dans l'église abbatiale du monastère qu'il avait fait construire à L'Aquila et où il avait été intronisé pape en août 1294.


 

L'ermitage Elevé Aux Grandeurs : Saint Onuphre


Ribera, saint Onuphre


« Ex eremo celsus » c´est ainsi qu´est présenté Célestin V  dans la prophétie de Saint Malachie : élevé de l´ermitage.
La politique n´était pas faite pour plaire à un homme dédié et habitué à la vie contemplative.

La grotte qui lui servait d´ermitage porte le nom d´un saint très honoré par l´église copte. Il s´agirait d´un fils d´un roi égyptien. La légende dit que le démon insista pour qu´il soit sacrifié par son père, accusant le bébé d´être un bâtard. Onuphre, comme une SALAMANDRE, sortit intacte de ce feu qui ne put en finir avec sa vie.

Il fut élevé par des moines vivant dans le dessert. Devenu grand il partie seul en ermite. La légende suit et raconte qu´une colonne de feu le suivit jusqu´à l´ermitage.

Les dates pour tout aliment, comme Marie MADELEINE L´EGYPTIENNE, il s´habille avec ses cheveux. Un ange lui apporte le pan et l´eucharistie, le dimanche.

C´est le patron de Monaco et de Munich, protecteur des TISSERANDS et de ceux qui veulent posséder leur propre maison.


Ses attributs sont : sa longue barbe et sa chevelure qui couvrent sa nudité, le palmier pour ses fruits, ou un sac pour indiquer que la nourriture ne lui manquera jamais. Comme ermite, il a un crâne, une croix et le livre de la règle de saint Antoine le Grand. La couronne et le bacul désignant ses origines royales.

Selon une autre légende locale, Onuphre serait une femme, une très belle veuve convoitée par la gente masculine. Elle priait tous les jours le bon dieu pour la sauver de ses admirateurs. Son vœux fut exhaussé et une belle barbe lui poussa un jour. Cette légende est à rapprocher des
SAINTES TRAVESTIES, dont j´ai dédié un chapitre entier.

Donc la vie d´Onuphre rappelle celles de SAINT ANTOINE ET DE SAINT PAUL, ERMITES, Sainte Barbe, sainte WILGEFORTE, et MARIE MADELEINE l´égyptienne.


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 Saint Onuphre de Francisco Collantes- Saint Paul et saint Antoine ermites, nourris par un corbeau Flandre. Louvre



 

II- De Couronnes et de Tiares

Guelfes et Gibelins : les Colonna, les Ursini et le Pape Célestin V


Plaçons nous dans le contexte politico-religieux de l´époque vécue par saint Célestin vers 1209 à 1296. 

Avec Poussin et l´une de ses premières commandes italiennes,
Sainte Françoise Romaine, faite par le futur pape, Clément IX, nous avons croisé Anna Colonna-Barberini.

Les Colonna et les Ursini sont de très anciennes familles romaines, rivales entre elles depuis toujours. Cette rivalité s´accentua à propos du pouvoir papal, en effet tandis que les Ursini embrassent le parti guelfe, pro- papal, les Colonna, le firent avec celui des gibelins qui affirment la suprématie impériale.

Pourtant on retrouve des papes dans les deux familles, ainsi du côté Ursini on compte: Célestin III , Nicolas III et Benoît XIII.
Les antipapistes Colonna fournirent également trois papes : Jean XII, Benoît IX, Martin V, et beaucoup de cardinaux.

Les Ursini portent sur leur blason une ROSE ROUGE tandis que les Colonna, comme leur nom indique, une colonne.

Célestin III en 1198, du côté Ursini, fut le premier pape qui exerça le népotisme.

Tandis que Nicolas III, nomma son neveu BERTOLDO comte de Romagne et ordonna cardinaux deux neveux et l'un de ses frères.( Voir tableau du Guerchin
Bertoldo couvant les œufs de l´oie en tête de chapitre )

La montée en puissance des Ursinis ne s'arrêta pas à la mort de Nicolas III. Le fils de BERTOLDO, Gentile II, fut deux fois sénateur de Rome, podestat de Viterbe, et à partir de 1314, Gran Giustiziere , "Grand Justicier" du Royaume de Naples.
Il se maria à Clarice Ruffo, fille des comtes de Catanzaro, formant ainsi une alliance avec la plus puissante dynastie calabraise. Son fils Romano, appelé Romanello, fut Vicaire Royal de Rome en 1326, et hérita le comté de Soane grâce à son mariage avec Anastase de MONTFORT.

Pourtant, malgré tout, les membres de la famille Colonna sont Princes Assistants du Saint-Siège depuis 1710, et leur titre de prince est un titre pontifical qui date de 1854.

Le trône de Pierre était donc très convoité même au cœur des familles gibelines. C´était leur façon de déprécier l´Eglise en même temps que d´obtenir d´une source de richesse et de pouvoir.


Une Histoire de Famille et de Tiare




En 1297, donc un an après la mort de Célestin V le Cardinal Jacopo Colonna déshérita ses frères Ottone, Matteo, et Landolfo de leurs terres. Ceux-ci firent alors appel au pape Boniface VIII, qui ordonna leur restitution, et de retourner au Saint-Siège, Palestrina, le fief des Colonna, ainsi que d'autres villes. Jacopo refusant, en mai, Boniface l'exclut du Collège des cardinaux et l'excommunia, lui et les siens pour quatre générations.

La famille Colonna, à l'exception des trois frères alliés du pape, déclara alors que Boniface avait été élu irrégulièrement à la suite de l'abdication sans précédent de CELESTIN V trois ans auparavant. Cette querelle dégénéra en guerre ouverte, et en septembre Boniface nomma Landolfo à la tête de ses armées afin de mettre un terme à la révolte de sa propre famille.

En 1728, la famille Colonna ajouta le nom de Barberini à son patronyme quand Giulio Cesare Colonna di Sciarra épousa Cornelia Barberini, fille du DERNIER BARBERINI porteur de ce nom, Taddeo Barberini. 

LA TRIPLE COURONNE ( au Louvre Célestin V est couronné d´une tiare avec triple couronne )

Boniface VIII, encore lui y ajouta une deuxième couronne à la tiare en 1301. Par là, il voulait signifier son autorité spirituelle au-dessus de l'autorité civile. Cet ajout intervient en lien avec le conflit opposant Philippe le Bel au Saint-Siège.
Il est bien sûr explicable qu'on ait relié ce fait hypothétique à ce pape qui s'occupa beaucoup de combattre le pouvoir ascendant des rois, et qui apparut à plusieurs reprises revêtu d'atours impériaux qu'il substituait occasionnellement aux habits pontificaux.

En 1342, Benoît XII ajoutera une troisième couronne pour symboliser l'autorité morale du Pape sur tous les souverains civils. Ce faisant, il réaffirmait également la possession d'Avignon.

La triple couronne exprime et symbolise le triple pouvoir du pape
 :
1 - pouvoir d'Ordre sacré (en tant que Vicaire du Christ et successeur de Pierre, il nomme les évêques et est par excellence le "grand prêtre" ici-bas),
2 - pouvoir de Juridiction (en vertu du pouvoir des clefs, celui de lier et délier sur la terre et au ciel),[ Remarquons que sur le tableau du louvre, bizarrement, Celestin V ne porte qu´une clef-voir plus bas ]
3 - pouvoir de Magistère (en vertu de l'infaillibilité pontificale).

Exprimé par ces trois titres, qui avaient à l'origine un accent plus « temporel » ou « politique » que religieux, soit :
Père des rois, Régent du monde et Vicaire du Christ.

Toujours est-il que si, pour une occasion ou une autre, un souverain pontife eut l'idée de la seconde couronne, on ne pouvait en rester à deux : on parvint naturellement et très vite à trois, parce qu'il s'agit du chiffre éminemment sacré de la symbolique chrétienne. A Rome déjà, la souveraineté dans sa forme la plus pure se manifeste sous trois formes : l'autorité civile, l'autorité militaire, l'autorité religieuse. ( voir 
CHRISMES D´AVANT LE CHRIST )

 


La Couronne de France et le Trirègne


Le blason de Célestin V, avec les lys et le S de Saint Esprit


Le pape Célestin V fut introduit par Gérard de Sède et son fameux livre «  l´Or de Rennes » parut en 1967 : l’abbé Saunière aurait ramené du Louvre une copie avec celles des Bergers d’Arcadie et un saint Antoine Ermite de Teniers.

Si bien le personnage semble anonyme, il servit d´excuse à bien des événements historiques. Célestin V fut un pape qui démissionna.

 

Boniface VIII lui succéda. Ce nouveau pape, par sa bulle  Inefabilis Amor, écrit :"Qui peut récuser le jugement et la décision du Saint Siège qui a autorité sur tous les chrétiens?" Ce qui n´est pas du goût des têtes couronnées, puisqu´il prétend que son sacerdoce spirituel lui donne autorité sur les princes de ce monde.

PHILIPPE LE BEL et ses juristes s'efforcent de lui démontrer qu'il a tord et le font même accuser d'hérésie. Ils tenteront encore un procès, même après sa mort.

 

L´excuse du roi pour attaquer Boniface fut d´accuser celui-ci d´avoir emprisonner et empoisonner l´ex-pape Célestin V.

Boniface est issu de la famille Caetani, ennemie des Colonna. Comme tous les Colonna, SCIARRA, frère de Jacopo Colonna, sénateur romain était un Gibelin, donc un partisan de l'empereur germanique dans sa lutte pour le pouvoir en Italie.

Les Colonna ne cessent de comploter contre le pape Caetani, particulièrement Sciarra et son frère Étienne, qui doivent finalement fuir son courroux et se réfugier en France.

Mais au début de l'été 1303, il revient en Italie et prend la tête d'une insurrection armée qui fait mouvement vers Anagni, résidence d'été du pape.


C'est aux portes de la ville qu'il rencontre le languedocien  GUILLAUME DE NOGARET, où ils se sont probablement donné rendez-vous. Sciarra voulait profiter de la mission de Nogaret pour en finir une bonne fois pour toutes avec Boniface.


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La gifle de Sciarra Colonna au pape
Mort de Boniface par Boccace

La troupe entre en force dans Anagni et s'empare de la personne du pape qui est bousculée.

Une légende tenace énonce que Sciarra aurait giflé Boniface avec son gant de fer. Celui-ci est finalement délivré par les habitants d'Anagni et meurt un mois plus tard, suite de ses blessures au visage.

Sciarra Colonna et Guillaume de Nogaret seront excommuniés par son successeur, Benoît XI, mais Philippe IV de France fait pression sur le pape suivant, Clément V, pour obtenir leur pardon.

Sciarra Colonna refait parler de lui en 1328, toujours en appuyant l'empereur Louis IV de Bavière, excommunié par le pape Jean XXII, qui entre en Italie, fait élire l'antipape Nicolas V, Pierre de CORBIERE et le fait couronner à Rome par lui.

En 1304 Philippe le Bel fit venir des Célestins qu’il installe à Ambert (Orléans). Puis en 1308, il fonde le deuxième monastère près de Soissons, Abbaye de Saint-Pierre-au-Mont-de-Châtre.

 

Philippe le Bel, fit campagne auprès de Clément V (Bertrand de Goth) pour obtenir la canonisation de Célestin V. Cette canonisation fut un fait le 3 mai 1313 à Avignon.


Ses faits ayant comme excuse l´ex-pape Célestin V permirent à Philippe le Bel l´arrestation des Templiers en France, puisqu´il tenait le pape sous son joug.

 

 

Saunière et les Papes

 

Le sort de l´Europe dépendait des papes, celui de Bérenger Saunière aussi !

Nous constatons qu´il y a deux sortes de personnes chaussant les sandales de st Pierre, plus ou moins tolérantes avec les têtes couronnées, les scientifiques, et les organisations secrètes ou discrètes.  Ainsi les Barberini, mécènes de Nicolas Poussin, envoient une délégation, pour obtenir la paix entre la France et l´Espagne, qui arrive toujours tard :  la paix est signée, sans la conformité papale. Pourtant cette ambassade romaine due mouvoir les fils opportuns d´une façon très subtile, donnant ainsi l´impression de n´avoir rien fait, et donc d´avoir dépensé l´or romain en vain.

Dépenser l´or en vain….comme Saunière ? Le train de vie du curé et de sa gouvernante est considérable. Après 1903, à la mort de son évêque et protecteur , Monseigneur Billard, et de celle du pape Léon XIII, ami de la famille de Habsbourg, le train de vie de l´abbé de Rennes -Le-Château attire l'attention du nouvel évêque de Carcassonne, Monseigneur de Beauséjour, et du nouveau pape Pie X, qui considèrent moins favorablement les activités de ce prêtre exubérant.

Saunière se retrouve devant les tribunaux, accusé par l'église de simonie, trafic de messes, de train de vie injustifié, de dépenses excessives. Il sera même obligé de vendre quelque uns de ses biens, comme meubles, argenterie et certaines collections pour financer ses défenses. En 1911, le Vatican lui retire ses droits sacerdotaux et un autre curé arrive pour diriger la paroisse de ce village. L'évêque de Carcassonne lui offre d' arranger son retour s'il remet ce qu'il a "détourné", mais c'est impossible, puisque tout est au nom de Marie Denarnaud.

C´est alors que Benoît XV, chausse les sandales de Pierre. C´est un homme aux vues libérales, semblables à celles de Léon XIII, et Saunière obtient son rétablissement.  Et les travaux reprennent, de plus bel.

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III-Le Célestin du Louvre, un anachronisme parlant

 

Bérenger Saunière voyagea-t-il à Paris ? Ce fait semble très douteux, la photo apportée comme preuve, puisque prise dans le studio d´un photographe parisien est celle d´Alfred Saunière, frère de l´abbé de Rennes- Le-Château.

 

Sur bon nombre de sites Internet c´est celle-ci que l´on présente comme étant celle de Bérenger, alors qu´il suffit de la comparer avec les anciennes photos prises à Rennes pour s´en apercevoir.

Supposons qu´un des Saunière soit allé à Paris, pour déchiffrer des documents trouvés ou pour une autre raison, et qu´il soit revenu portant sous le bras trois copies de trois tableaux logés au Louvre.

Ou simplement considérons les pistes laissées par de Sède.

Dans ce cas, il n´y a qu´un tableau de Célestin V au Louvre : Celui qui se trouve en haut de page. Ce n´est pas la seule représentation qu´il existe de cet ermite qui porta la tiare durant quelque mois avant son abdication volontaire. Cette représentation est particulière sur bien des points.

Au Louvre il est représenté comme pape et père de l´Eglise. En Bas et à gauche, comme saint François d´Assis, entouré d´animaux sauvages, sans  aucun risque pour sa vie. La troisième image est le tableau qui se trouve sur son
sépulcre à Santa Maria di Collemaggio à l´Aquila, Italie.


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Puis Giotto, Saint Pierre sur le Trône avec au premier plan, le cardinal Stefaneschi et le pape Célestin V.

      

Célestin V par Bartolomé Román (1637-1641) au Prado 
 


Nous nous sommes déjà situés d´un point de vue historique par rapport au personnage central, Célestin. Remarquons qu´on peut dire qu´il fut un pape à l´image de nos rois fainéants, se limitant à prier.  Pas étonnant qu´il plut tant à la royauté ! Sa mort aux causes incertaines fournira de belles excuses aux monarques contre le pouvoir papal.

La peinture du Louvre, représente son couronnement à Aquila. Là nous voyons que le pape est accompagné, d´un côté par les cardinaux et de l´autre par les têtes couronnées : on reconnaît très nettement FRANÇOIS 1er et CHARLES QUINT, qui lui nous regarde. Donc il y a un anachronisme ! qui ne peut être que volontaire et par là significatif puisque ces deux rois étaient des ennemis jurés.

Charles Quint, empereur du Saint Empire, du royaume des Espagnes et de Jérusalem par héritage ( voir chapitre :
Rois de Sion, les Bâtisseurs ) abdiqua aussi en faveur de son fils Philippe II, qui édifia, son palais-monastère, à image du temple de Salomon, ( idem )  pour y enterrer son père, mort à au monastère de Yuste où il s´était retiré.

Charles Quint emprisonna François 1er à Pedraza, Segovia après la bataille de Pavie. Ce fut la dite sixième guerre d´Italie qui finit avec la signature du traité de Madrid en janvier 1526 et par lequel le roi François 1
er doit renoncer à toutes ses prétentions sur l'Italie et restituer la Bourgogne aux Habsbourg.

Pourtant et malgré tout ceci, en 1538 sera signé le traité de Nice qui garantisse deux ans de paix, durant lesquelles François I autorisa Charles Quint à traverser la France pour se rendre à Gand.  Je rappelle que l´œuvre au allures primitive fut commandée entre 1525 et 1542.



Le Sac de Rome


  
 François I et Charles Quint


Un mois après le traité de Madrid, Clément VII, un Médicis, ami des Orsini, se fait le promoteur d'une ligue anti-impériale appelée la sainte ligue de Cognac. Le pape Clément partage le ressentiment du roi de France, il joua sur le désir de revanche de celui-ci.  Jules Médicis craignant que l´Empereur s´empara du morceau italien manquant à la couronne espagnole pour unifier les États de la péninsule sous un unique sceptre au détriment de l'État pontifical qui risque de disparaître complètement. Pas mal pour un roi dit très catholique !

Dans l'incapacité d'agir personnellement en raison des troubles internes contre les luthériens et externes avec l'empire Ottoman qui se manifeste aux portes orientales de l'empire, Charles fait en sorte de déchaîner contre l'état pontifical la puissante famille romaine des COLONNA, depuis toujours ennemie de la famille Médicis et des papes qui ne soient pas issus de son sein.
 

La révolte des Colonna produisit ses effets. Le cardinal POMPEO COLONNA lâche dans la ville pontificale ses soldats, qui la saccagent. Clément VII, assiégé dans Rome,  demande l'aide de l'Empereur avec la promesse de rompre l'alliance la ligue de Cognac.

Clément VII, une fois libre, rompt le traité signé sous la contrainte et appelle à son aide l'unique puissance qui peut sérieusement le défendre, François 1er. Dans cette situation, l'Empereur décide mener une intervention armée contre l'état pontifical et dépêche un contingent de lansquenets sous les ordres du duc CHARLES III DE BOURBON, qui meurt lors de l´attaque. Rome est prise et saccagée.

Clément VII réussit à se réfugier dans le CHATEAU SAINT-ANGE en empruntant le chemin couvert construit par un de ses prédécesseurs, Léon IV. De là, le pape peut s'enfuir à Orvieto.

A nouveau la papauté est mise en danger, maintes fois elle vit sa fin proche puis se récupéra, mais toujours son déclin fut dû à son jeu politique et non spirituel.


  

Francisco Javier Amérigo y Arrarici (1842–1912), le Sac de Rome, un soldat en habit papale bénit les violations, qui ont lieu sur l´autel.
Charles Quint ramassant le pinceau du Titien par  Bergeret Pierre Nolasque.(1808 )


Véronèse avait déjà réuni, les deux monarques dans ses Noces de CANA,en les associant avec Soliman le Magnifique. On distingue d´après L-Monreal Alphonse d´Avalos, marquis del Vasto et gouverneur  du Milanais ; Eléonore d´Autriche ; François I ; Marie d´Angleterre ; Soliman le Magnifique ; ( à gauche avec turban ) ; Victoire Colonna et Charles Quint de profil se dirigent à un serviteur. Son tableau au Louvre fait face à la JOCONDE, aujourd´hui. Tableau datant de 1562-63 commandé  pour le réfectoire du monastère bénédictin de Penquesten situé sur l'Île de San Giorgio Maggiore, à Venise.
 

Charles Quint reçu par François 1er à  l'abbaye de saint DENIS (1540)  par GROS Antoine Jean Baron aujourd´hui au  Louvre, est une toile contemporaine qui réunit aussi les deux grands monarques.

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Baron Antoine-Jean Gros, Charles-Quint reçu par François Ier à l'Abbaye de Saint Denis Paris, Musée du Louvre

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En 1538, tentative de réconciliation entre les deux puissants souverains se déroule à Nice sous les auspices du pape Paul IV



Le Connétable de Bourbon

 


Voici que nous tombons sur un des noms de la liste des Grands Maîtres du  PRIEURE de SION : le Connétable Charles III  de Bourbon, fils de Claire de GONZAGUE, beau-frère du Duc de Loraine, petit fils de YOLANDE DE BAR et arrière petit fils de René d´Anjou.

Dans son entourage on compte JEAN DE JOYEUSE, qui par mariage devient seigneur de Couiza, Rennes -Le-Château et Arques. Ce Jean, Chambrier et Connétable de France, premier Gouverneur de Narbonne et Lieutenant Général en Languedoc, entreprit entre 1540 et 1550 la construction du Château des Ducs de Joyeuse.

 

Charles III , comme vice-roi du Milanais connut  Léonard de Vinci, supposé grand Maître lui précédant dans la liste trouvée à la BN. L´artiste aux multiples facettes, travailla pour le Connétable et vice-roi du Languedoc, comme ingénieur militaire, deux ans avant son départ au château du Clos Lucé près d´Amboise en 1518.

Devenu veuf en 1521, la mère du roi de France, Louise de Savoie, en tant que petite-fille du duc Charles Ier de Bourbon, revendiqua les fiefs des Bourbons. Charles perdit le procès et ses biens furent confisqués et rattachés au domaine royal.

Charles III de Bourbon change alors de camps et se met au service de l´Empereur Charles Quint. Il voulait se créer une principauté italienne et commença par la prise de Rome, où il trouva la mort.

Ce tableau du Louvre nous mène indirectement à la liste des Grands Maîtres du Prieuré de Sion,
Est-ce pour cela que Pierre Plantard l´inclus dans le livre de Gérard de Sède ?


Mais qui est ce personnage au premier plan, devant les rois, dont l´habit est plus moyenâgeux ?

 

IV-La Figure Impériale du Tableau au Louvre



Mais qui est ce personnage au premier plan, devant les rois, dont l´habit est plus moyenâgeux ? Le sceptre de sa main renvoie au Saint Empire et sa barbe est ROUSSE. Allusion à l´Empereur Frédérique Barberousse, premier monarque qui donna le titre de SAINT à l´ Empire romain germanique ?

Au XI° s la réforme grégorienne vit les partisans de la papauté considérer comme des antéchrists tous ses adversaires, en particulier l'empereur Henri IV.

 

Suivit la querelle des investitures qui opposa papauté et empire. Le pape Alexandre III traita l'empereur Frédéric Ier Barberousse d'antéchrist .


En plein XIII° s , la lutte acharnée des papes contre la maison des Hohenstaufen créa une situation inédite au cours de laquelle la rhétorique eschatologique fut mobilisée : aux yeux de ses partisans, l'empereur Frédéric II représentait l'empereur des derniers temps, tandis qu'il n'était que l'antéchrist au regard de ses ennemis.

 

A force d'être utilisée comme insulte dans les luttes politiques et religieuses, l'image de l'antéchrist commençait à se dévaloriser.


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Allégorie : Le Pape et l´Antéchrist, c´est à dire ses ennemis, l´empereur et ses partisans.


C´est dans ce contexte qu´ un abbé cistercien de Calabre, que nous avons déjà maintes fois rencontré, JOACHIM DE FLORE , renouvela la pensée eschatologique et lui redonna une actualité qu'elle avait perdue.

C'est au sein de l'ordre des franciscains alors à ses débuts, que la pensée joachimite connut le plus grand succès. Les franciscains étaient gibelins. Pour les frères mineurs, saint François d'Assise était un nouveau christ et, en s'appuyant sur le comput du temps proposé par Joachim de Flore, ses disciples estimaient la venue de l'antéchrist et le début de la fin des temps en 1260. Or Célestin V fut nommé pape en 1294 ! C´est un contemporain de saint François.


     

Un Peu d´Histoire


Par l´Empereur Constantin, l´Eglise catholique devient théoriquement omnipotente, face aux autres religions qui ne sont plus reconnues par l´Etat. Mais Constantin le Grand assuma toujours l´autorité sur cette croyance qu´il façonna à son caprice, faisant sonner son adage : PAR CE SIGNE TU VAINCRAS !

L´Eglise vit son autorité mise à preuve avec les autres empereurs romains qui suivirent. Elle rêvait, soumise dans le passé plus glorieux, d´un renouveau de son apogée. Mais cette fois-ci, ce serait elle qui exercerait une autorité omniprésente sur la figure de l´Empereur.

 

Cette lutte du pouvoir spirituel sur le militaire lui causa bien des malheurs mérités, par son orgueil et sa soif de pouvoir.

Ainsi le dit GRAND SCHISME commença après l´abdication du pape CELESTIN V, et les épisodes que nous avons vu lors du chapitre antérieur.

Cette crise survient en Europe en pleine guerre de cent ans, à la faveur des transformations d'un système féodal qui ne répond plus aux besoins d'une société en pleine mutation.

 

En effet l'Église n'a plus le rôle culturel et social qui était le sien au début du Moyen Âge et qui l'avait rendue indispensable à l'exercice du pouvoir.

 

Au Moyen Âge tardif, les mutations économiques induisent la création d'États modernes que l'Église n'a plus les moyens d'assujettir culturellement.

Philippe le Bel réunit pour la première fois les ETATS GENERAUX.


En 1381 aura lieu la révolte des paysans anglais qui marcha sur Londres, menée par Tyler qui fut assassiné en pleins pourparlers avec Richard II, ce qui mit fin au conflit. Ils demandaient l’abolition du servage, l’abolition du système contraignant de réglementation du travail et redistribution des terres de l’église aux paysans !

La papauté s´installa à Avignon, de façon plus ou moins volontaire. Quant elle revient à Rome le 17 JANVIER  1377 le vent de l´histoire tourna.

 

Ce Schisme mis sur l´échiquier  deux papes reconnus et des antipapes. Ainsi sur certains territoires, comme celui de Naples et du Saint Empire Germanique il y eut plusieurs monarques à la fois. Chacun d´eux oint par son pape personnel.


    

Francken frans I : Prise d'habit de Charles Quint

La coiffe du personnage debout aux côtés de Charles Quint, est semblable à celle qui apparaît sur le sacre de Célestin V.
Ce bonnet rappelle celui des prêtres juifs sur certaines représentations du Mariage de la Vierge, comme celle de droite.


Le pape romain Grégoire XII fut poussé à abdiquer, ce qu´il accepta par esprit de paix pour faire « table rase » de l’ensemble de la crise.

Martin V, élu le 11 novembre 1417 par un conclave composé de cardinaux, de représentants de l’Empire, et des royaumes d’Angleterre, d’Espagne, de France, des seigneuries d'Italie, avec l’appui du concile, s’installe à Rome en 1418, mettant ainsi fin au Grand Schisme. Faudrait-il remplacer Célestin par Martin, sur ce tableau du Louvre? Mais les dates ne coïncident toujours pas.

Martin V convoque un nouveau concile, mais il meurt avant qu'il ne se tienne. Eugène IV le réunira, d'abord à Sienne, puis à Bâle, en 1431.

Mais, loin de retrouver son autorité, le pape se heurte à une violente opposition de l'assemblée conciliaire  : elle proclame sa prééminence sur le pape qui lui, brandit la menace de la dissolution. L'empereur Sigismond et le roi Charles VII proposent une médiation pour éviter un nouveau schisme.


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Sigismond 1er, roi de Bohême et de Hongrie et empereur romain germanique par Albrecht Dürer



Charles VII donne un statut particulier à l'Église de France. Elle constitue en quelque sorte une alliance entre le souverain et le clergé
[], limite les prérogatives du pape en réaffirmant la suprématie des conciles qui ont clairement défini les pouvoirs du Saint Siège[].

Dans son préambule, la Pragmatique Sanction de Bourges dénonce les abus de la papauté. Dans son premier article, elle déclare la suprématie des conciles généraux sur le Saint Siège et limite les pouvoirs du pape. Ainsi la libre élection des évêques et des abbés par les chapitres et les monastères est rétablie: elle supprime les nominations par le Saint Siège et son droit de réserve.

Qui est donc ce personnage qui revêt les attributs de l´Empereur ? et qui rappelle l´histoire papale.





Charles Quint, son Frère, Ferdinand et le Pape

 

[Revenons au Couronnement de Célestin V par cet artiste anonyme : François 1er partage ses regards entre Charles Quint et  l´Empereur qui à son tour pose ses yeux sur le futur pape, tandis que le roi des Espagnes nous regarde de façon directe. Par contre le personnage qui suit le roi des romains, semble nous interroger : mais sur quoi ?

Le titre de roi des Romains, rex romanorum, est le titre de l'empereur romain germanique après son élection et avant qu'il ne soit sacré par le pape. C´est donc lui qu´on utilise pour désigner le successeur présomptif de l'empereur, élu du vivant de ce dernier.  Il ne restait plus qu´à attendre la décision du pape, pour porter enfin le titre d´empereur du Saint Empire.

Charles Quint fut sacré par le pape en 1530, avant d´abdiquer il passa ce titre et le territoire à son benjamin Ferdinand, déjà, archiduc d´Autriche et roi d´Hongrie et de BOHEME. En 1531, donc dans l´intervalle de l´exécution de l´œuvre qui nous intéresse, le frère cadet de l'empereur Charles Quint, prend la succession de ce dernier dans les possessions héréditaires des Habsbourg (Autriche, Styrie, Hongrie, etc.) avant de lui succéder, après son retrait, à la tête de l'empire germanique.



https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d0/Hans_Bocksberger_der_Aeltere_001.jpg/303px-Hans_Bocksberger_der_Aeltere_001.jpg 
Ferdinand I du Saint Empire par Bocksberger der Ältere,
non reconnu par le pape comme héritier du Saint Empire, frère de Charles Quint et roi de BOHEME



Il est à l'origine de la branche des Habsbourg d'Autriche dits aussi Habsbourg de Vienne. Ce sont aujourd´hui les vrais héritiers de la Toison d´Or, même si la dynastie des Bourbon Espagne porte encore le collier de façon symbolique.


Ferdinand fut élu roi des Romains en 1531, et succéda comme Empereur à son frère après l'abdication de ce prince en 1556. Le pape Paul IV refusa de le reconnaître pour chef de l'Empire, parce que le consentement du Saint-Siège n'était intervenu ni dans son élection ni dans l'abdication de Charles-Quint : Ferdinand nia la nécessité de ce consentement, et depuis, les empereurs ont cessé de demander la confirmation du pape.

Remarquez que ce ne fut pas le premier de sa famille qui n´obtint pas la reconnaissance du Saint –Siège, son grand-père Maximilien 1er  ne fut pas sacré par le pape.

Cette possibilité de faire élire un successeur du vivant même de l'empereur par les Électeurs permit aux Habsbourg de s'assurer une hérédité de fait pour la charge impériale.

Avez-vous remarqué la ressemblance existante entre Ferdinand I et le personnage du tableau ? Il porte la même coiffe que sur la Prise d´Habit de Charles Quint ( voir tableau au dessus)


Le monarque n´a plus besoin de l´appui papale pour régner et ce faire respecter par ses sujets. Ce qui est un grand pas !

 


V-La Clef Perdue de Célestin V


Célestin n´a qu´une clef alors que le pape est symbolisé par une paire d´elles. Il signale avec son doigt le cardinal alors que le pape ne joue plus ce rôle dans leur désignation, enfin du temps de la composition pictural. Le pape par contre est élu par les cardinaux.


Jetons un coup d´œil aux toiles ayant comme sujet la désignation de saint Pierre comme représentant de Dieu sur terre, c´est à dire comme porte voix divin et héritier des enseignements de Jésus.


Sur le Pérugin, la paire de clefs s´y retrouve :  une noire en fer pointant vers terre, pouvoir terrestre. Mais Pierre semble plutôt intéressé par la clef encore en main de Jésus, celle-ci est en or, symbole du pouvoir céleste.

  

Et si le doute venait à nos esprits, et bien Nicolas Poussin reprend la scène du Pérugin et fait pointé le doigt du messie vers le ciel.

Dans les deux toiles Jean pose sa main sur le cœur. Mais le Jean du Pérugin est un vrai éphèbe. Sa main est posée sur son ventre, comme une femme enceinte, alors qu´un autre apôtre barbu pointe son doigt sur ce personnage imberbe qui tient un livre fermé. Il est vrai aussi que l´apôtre à la tunique céleste, celui qui joint ses mains comme en prière, est très féminin aussi. Il faut dire que du temps du Pérugin ce type de représentations efféminées furent plus courantes.
( voir 
Jean Ou Marie Madeleine )

L´absence de cette clef dorée sur le tableau du Louvre nous oblige à voir le pouvoir papale autrement que dans le cas purement symbolique de saint Pierre.
Ici, ce pouvoir se réduit au matériel.

La nomination d´un cardinal est donc importante, puisque celui-ci peut nommer le pape. Ce pape, très matérialiste, joue un rôle dans la politique de l´Europe et fait penché la balance d´un côté au détriment de l´opposé. Celui qui nomine à le pouvoir : ainsi, nous avons déjà vu que Mazarin fut nominé par le pape Barberini, mécène de Poussin, s´opposant ainsi à la volonté de Richelieu, il le remplaça dans son jeu anti-monarchique.


VI- Et In Arcadia Ego….Avec Charles Quint



En savoir plus sur le sujet de ce tableau : L´Art comme Porte de l´Au-delà



Comme vous avez pu constater avec deux des illustrations utilisées plus haut :  Le Sac de Rome de Francisco Javier Amérigo y Arrarici (1842–1912)  et Charles Quint ramassant le pinceau du Titien par  Bergeret Pierre Nolasque.(1808 ) sont bien tardives. ( Voir : 
Le Titien et Charles Quint ou l´Art comme Porte vers l´Au-delà )


Ce fait est dû à la mode du XIX siècle, ainsi la liste des peintres qui touchèrent  dans leurs œuvres la figure de Charles Quint est longue. On y retrouve quelques artistes dont le nom apparaît aussi dans
la liste des toiles ayant une relation avec Rennes-Le-Château comme c´est le cas de Eugène DELACROIX et de Jean Auguste Dominique INGRES.

DELACROIX fut le premier à toucher le thème de «  Charles Quint au monastère de Saint Juste », comme il nomme
Yuste, où ce monarque se retira pour dédier le reste de son existence à la spiritualité. Mais avant il partit pour Gand voyageant à travers la France.

A son retour à côté de ce monastère de la colline de Saint SALVADOR, où la Communauté des Frères de la Pauvre Vie cédèrent leur place aux  HIERONYMITES, ordre soupçonneux d´hérésie, basé sur la  Règle de SAINT AUGUSTIN, l´Empereur fit construire un petit palais, une copie du château de GAND, où il passa sa jeunesse.

Ce tableau ci-joint est de Pierre Revoil, il se trouve aujourd´hui à Anvers au Musée Royal des Beaux-Arts, mais il fut exposé au salon de 1838 inscrite au livret sous le numéro 1491. Cette toile était accompagnée d'un texte explicatif:

« Le monarque se promène en lisant les Confessions de SAINT AUGUSTIN ; il s'arrête sur l'emplacement d'une ancienne chapelle où l'on a découvert un marbre sépulcral sur lequel on voit, en bas-relief, une tête de mort couronnée, qui le porte à réfléchir sur le néant des grandeurs. Un jeune chevrier, roi paisible de son troupeau, considère avec curiosité le fameux empereur, descendu du trône pour venir chercher la paix aux pieds des autels. »



Remarquons que la dalle mortuaire se trouvait sous un ancien temple. Sur cette dalle le crâne couronné est placé entre un sceptre et une pelle ! Un rappel au
Christ à la Pelle des Noli Me Tangere, comme le magnifique tableau de Guillaume Guillon-Lethière (1805), de l´église de Saint ROCH à Paris ?

 

Le jeune berger, «  roi passible » appuyé sur la dalle, porte une couronne de fleurs et une canne comme celle du pâtre de la première version du tableau de Poussin au sujet de l´ARCADIE. Ce même berger chez Nicolas Poussin est couronné.

La corde qui sort de la tombe forme un S qui ressemble à un serpent.  S de Souverain, de SION ?
Ce roi fut élevé comme le ROI DAVID et son fils se prenait pour SALOMON. C´est d´ailleurs lui qui construisit le Monastère de l´Escorial à image du temple de Jérusalem, là devait reposer son père pour l´éternité.


Le troisième échelon de l´escalier n´est pas visible, c´est celui qui symbolise la fin, le premier stade de l´initiation. Quoi qu´il en soit nous voyons le bout de cet escalier.

J´avais dit que ce souverain voyagea à Gand, sa ville natale et cette corde rappelle une étrange festivité célébrée encore de nos jours à Beaumont dans le Hainaut belge.



La Légende de la Corde au Pendu et l´Empereur



Beaumont  commémore Charles-Quint d’une bien curieuse façon, depuis fort longtemps !

La légende raconte que l'empereur, séjournant dans cette ville, était parti seul, se promener dans la campagne, sans escorte, comme sur le tableau. Et voici qu’il rencontre trois colporteurs auvergnats. Ces derniers, on ne sait pourquoi, se moquent du promeneur qu’ils ne connaissent évidemment pas, le molestant et même le chargeant comme un baudet de leur marchandise. Arrivé aux portes de la ville, Charles Quint se fait reconnaître. On arrête les colporteurs, on les juge et on les pend dans la journée.

Tous les cinq ans (la dernière fois en 2010), la ville de Beaumont reconstitue l’événement: tout le monde est en costume d'époque et l’on représente toute l’histoire. Quand les trois auvergnats sont pendus, on applaudit.

Ces derniers se «dépendent» un peu plus tard et parcourent les tavernes, échangeant des tronçons de leurs cordes contre une bière*, puisque la corde de pendu est réputée porter bonheur. Cette étrange manifestation attire les touristes.

*La bière que le monarque appréciait tant fut importée à Yuste.

La très curieuse devise de la ville rappelle cet évènement:
Ville de Beaumont,
Ville de malheur,
Arrivé à midi,
Pendu à une heure !

Une autre légende, mais en est-ce bien une ? dit que sentant sa fin proche Charles Quint fera faire un essai, une réplique de son enterrement pour en vérifier tous les détails. Il  décèdera réellement un mois plus tard, le 21 septembre 1558. Est-ce le troisième échelon de l´initiation ?


L´Anneau de Charles Quint



http://www.diomedes.com/caanecdotasG.jpg

 



Un autre tableau de
Pierre Henri Revoil, fut exposé en 1810 sous le titre de l´Anneau de Charles Quint, il était accompagné de ses mots :

«
En 1540, ce monarque ayant obtenu de François Premier la permission de passer par la France pour aller réduire les Gantois rebelles, fut reçu à Paris avec les plus grands honneurs.

Cependant, au milieu des fêtes qu'on lui prodigue, plusieurs personnes rappellent au roi sa captivité à Madrid, et l'invitent à profiter de l'occasion pour en tirer vengeance. De ce nombre est la duchesse d'Etampes ; Charles l'apprend de François lui-même ; et dès le lendemain, il a recours à la ruse pour la mettre dans ses intérêts.

Comme il va se laver les mains avant de se mettre à table, il tire de son doigt un anneau précieux, et le laisse tomber exprès. La duchesse qui présente la serviette, s'empresse de le ramasser et de le rendre : Non, Madame, lui dit-il, il est en de trop belles mains pour le reprendre ; je vous prie de le garder pour l'amour de moi.

François ne s'est pas aperçu de l'artifice de Charles. En ce moment, le bouffon de la cour, nommé Triboulet, ose lui montrer sa liste des fous , sur laquelle il vient d'inscrire le nom de l'empereur, assez fou pour traverser la France : Mais, dit le roi, si je le laisse passer, que feras-tu ? J'effacerai son nom et j'y mettrai le vôtre.

Le connétable Anne de Montmorency qui, gagné par la reine Eléonore, sœur de Charles, avait conseillé de le laisser passer librement, paraît outré de cette hardiesse, et le cardinal de Tournon, dont l'avis était opposé, observe le dépit du connétable. La scène se passe au palais du roi, dans la Cité. Un trône double s'élève au milieu de la salle, et réunit les armoiries de France et d'Autriche. On voit à la suite de Charles-Quint deux hérauts portant ses aigles, son [sic] maintenant le faucon, et le Primatice cherchant à esquisser les traits de l'empereur. »
  

Bien que certains pensent que les peintures de Revoil au sujet du Monarque espagnol, furent peintes pour rabaisser cet empereur, j´aimerais rappeler trois choses :

 1- Qu´Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes, fut une favorite de François 1er  et qu´à la mort de celui-ci elle dût restituer les bijoux que le roi lui avait offert, puis subir un procès de haute trahison pour ses relations avec Charles Quint avant d'être bannie de la cour.


 2- La personnalité même de cet artiste qui lisait à ses élèves des livres d´histoire, et leur montrer des objets anciens de sa collection pour un meilleur réalisme. Revoil pensait que la peinture était un sacerdoce dont les efforts constants devaient tendre à en faire sentire la dignité. Il voulait que les sujets traités par ses élèves fussent propres à exciter les passions généreuses, et qu’ils fussent empreints d’une pensée honnête rendue honnêtement.

 3- Une fois le côté historique assuré, il ne reste plus qu´à préciser que Revoil dût son succès professionnel à un tableau : Bonaparte relevant la ville de Lyon de ses ruines, qui plut au gouvernement impérial.  Ce n´est qu´après les Trois Glorieuses, ou Révolution de Juillet que Pierre Revoil vit sa carrière brisée, il reparti donc avec toute sa famille pour la Provence et vivra dans la misère.

La figure impériale est donc ici élogieuse. Charles Quint faillit unir une grande partie de l´Europe comme le fit Napoléon plus tard. Rappelons ici, pour revenir à CELESTIN V, que l´empereur des francs s´auto couronna, acte immortalisé par David.



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Charles Quint et François I lors du traité de Nice. Les deux figures des monarques rappellent celles de la peinture de Célestin V
Pierre-Henri Révoil et Michel Philibert Genod : Pharamond, élevé sur le pavois par les Francs. Commencé par Révoil en 1841, fini par Genod en 1845.




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VII- Célestin, Augustin et Antoine

Pour finir voici qu´un nouveau tableau s´est uni à la longue liste de ceux ayant une relation avec Rennes -Le- Château. Il s´agirait d´un « saint Célestin », celui de Valcros, Vallée De La CROIX, bien que sous tous ses aspects, il représente un saint Augustin.( image nº1 )

Il est aussi sensé indiquer, sous les RX, le plan du trésor templier caché dans la Vallée, dans laquelle un zodiaque serait inscrit, comme dans La Vraie Langue Celtique de l´abbé Boudet.

Ce tableau daté de 1715 serait l´œuvre d'un certain René de Draguignan, il aurait été trouvé dans la chapelle du château de Valcros. L'analyse de cette peinture dans un laboratoire scientifique de Bruxelles aurait révélé 300 inscriptions en latin, invisibles à l'œil nu. Il s'agissait donc d'un tableau à message. Pourtant les RX n´existaient pas en 1715, pourquoi alors y aurait-on caché des écrits ?

Le Verdon et les deux Rennes semblent interconnectés. T.E.Garnier, a publié dans l’ABC de RLC une lettre inédite de Gérard de Sède, adressée à Roger Corréard, le célèbre « veilleur » de Théopolis, par laquelle il lui indique ou précise que le tableau de saint Célestin V dont il est question dans l’affaire de Rennes, n´est autre que celui de saint Augustin de Valcros.


      
Supposé saint Célestin de Valcros

Saint Augustin de Champaigne
Supposé saint Augustin déguisé en Antoine ermite à Notre Dame de Marceille (Limoux) détail au bas



http://www.latribunedelart.com/IMG/jpg/Lorrain_Antoine.jpg
 Paysage avec Tentation de saint Antoine, abbé, 1636 - 1638 Musée du Prado,
 œuvre de Claude le Lorrain, ami de Poussin à comparer avec celui de Notre Dame de Marceille
Antoine assis au pied d´une colonne devant un sépulcre est illuminé par un rayon céleste, alors que des diablotins l´entourent et débarquent

  

Gravure de Xusep Ribera, contemporain de Poussin, valencien habitant l´Italie
Saint Jérôme et le Concert Céleste


C´est à dire que  l’abbé Saunière en aurait ramené une copie, avec celles des Bergers d’Arcadie et celle de l´un des nombreux saint Antoine ermite de Teniers le Jeune. …du Louvre ! Le Louvre, de cette époque, vendait-il des reproductions exposées ailleurs qu´entre ses murs ?

Saint Augustin assista au pillage de Rome par Alaric en 410, comme nous avons vu Célestin V fut l´excuse, le prétexte pour un nouveau pillage de la ville sainte, cette fois par les troupes espagnoles de Charles Quint mandées par un supposé Grand Maître du Prieuré de SION.

Augustin laissa bon nombre d´écrit, quant à Célestin, on sait qu´il écrivit des lettres aux cardinaux indécis sur le choix du nouveau pape, période durant deux ans quand le trône de saint Pierre resta vaquant . Ce qui lui valut son élection papale, sans requérir sa présence.

 

Ce serait un saint Augustin déguisé en saint Antoine Ermite, qu´on verrait  à Notre Dame de Marceille, à Limoux d´après Frank Daffos. D´après la lettre de Gérard de Sède, lui pensait qu´il fallait remplacer Célestin par saint Auguste du Valcros.

 

Saint Augustin fut nominé évêque par saint Amboise.
Amboise, de qui Paulus dit qu´étant bébé un essaim d´ABEILLES sortit de sa bouche. 
C´est encore lui qui découvrit les corps des saints NAZAIRE et CELSE  ( patrons de l´église de Rennes-Les-Bains ) ceux-ci  sont reliés à deux autres saints dans le livre dédié à la vie et Martyrs de saints GERVAIS et PROTAIS ( patrons de l´église de Gisors ) ( voir
Ormus et L´Ivoire Barberini )


Amboise est en relation avec Théodose I, père d´ARCADIUS, instruit par saint ARSENE !

 
Champaigne Saint Arsène Ermite et gravure de Bouzonnet-Stella, Claudine d´après Champaigne.



Certains y voient une transformation d´un saint Antoine de TENIERS, le Jeune, qui serait passé à un saint Augustin visible sur une gravure de Notre Dame de Marceille, que l´on aurait masqué, à nouveau, en Antoine. ( Voir tableau de la page Web ) du coup on aurait les deux tableaux en un accompagnant les fameux Bergers de Poussin. Mais pourquoi être monté à Paris pour en avoir une copie ? Tout cela est bien compliqué, pour ne pas être tiré par les cheveux.

Car il faudrait inversé complètement la toile de la gravure sur laquelle on voit le bacul angulaire caractéristique d´un Antoine Ermite. La bête qui se laisse voit sur le plafond de la grotte signale une tentation. Il ne peut s´agir que d´Antoine ! pourquoi parler d´Augustin ? Si ce n´est que pour le relier au supposé saint Célestin de Valcros qui n´est qu´un Augustin avec tous ses attributs. Il est plus simple de penser que le dit tableau de la gravure a été substitué par un autre, celui que l´on peut voir de nos jours. Sans compter que la Révolution et les troupes de Napoléon ont détruit beaucoup d´œuvres d´art. La gravure appartient à une date antérieure.

Le Paysage avec tentation de saint Antoine, au début de son histoire en ermitage dans le cimetière, dont le tracé rapporte à  la même époque est à rapprocher à la composition, par la disposition, du Saint Antoine de Notre Dame de Marceille et même à celui d´Arsène.


Le fait que la toile de l´Antoine de Notre Dame de Marceille soit bitumée ne serait due qu´à une mode, comme le
démontre le fameux Greco du Prado, le Chevalier avec Main sur la Poitrine, qui après restauration récente, montre une fausse signature sur le bitume  et un agrandissement de la toile correspondant aux goûts de l´époque du nouveau propriétaire. La modification de la taille du tableau rappelle celle des Bergers d´Arcadie de Poussin.( voir )
Comme bitumée fut aussi le fond de la
Joconde du Prado, alors que celui-ci  est le plus ressemblant qui soit, si non sorti du pinceau même de Léonard De Vinci, des autres copies existantes de la Mona Lisa du Louvre.


   

Gabriel Nicolas de La Reynie  (1625-1709) Notre Dame de Marceille
Détail en haut d´une tentation de saint Antoine
Comparatif de la gravure et d´une postale de ND de Marceille après reforme pour avoir un style sulpicien ( Images de Mr
Christian Attard )

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Musée Petiet de Limoux avec copie de Saint Antoine ( image de Mr F.Pous ) ( Voir Musée Petiet )

 
Le chercheur Christian Attard  ( lire son travail sur son site Web  Reine du Midi ) démontre sur une de ses intéressantes pages que le Saint Antoine de Notre Dame de Marceille fut toujours un Saint Antoine tenté.

 
D´autre part pour Mr Daffos la Tentation de Teniers, sujet de l´un de ses livres sur l´Enigme de Rennes-Le-Château, celle dont parlerait le parchemin, ne serait autre que celle-ci.
Ne s´agissant pas d´une Tentation d´après lui ! Mais regardez bien, les 7 péchés capitaux y sont présents. Ce tableau figurait déjà sur
ma page à propos des Tentations de Teniers
Mais voilà elle se trouve au Prado, non au Louvre et jamais elle ne fut exposée au publique, mais visible sur son site Web du musée de Madrid en Haute Définition.



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Poussin renvoie à Rome, par sa vie et ses mécènes, beaucoup placés sur ou proches du trône de saint Pierre.


 Célestin V, celui du Louvre, rapporte à la politique papale, à Avignon, au schisme, au sac de Rome,
enfin à la lutte entre le pouvoir dit spirituel et le terrestre.
Ce tableau est donc un symbole de l´histoire de la papauté face aux rois et empereurs.
Il manifeste le rôle que devrait tenir le pape idéale : Célestin V.
D´ailleurs le Louvre est en lui-même un symbole du pouvoir royale.

La personne de l´Empereur n´est plus liée au pape.
Elle affronte, elle même, la mort.
 
 Il y a bien deux Empereurs sur le tableau de Célestin V de la maison d´Autriche.
Un Autriche fut le mécène de Teniers le Jeune.


Suite : Teniers et la Maison d´ Autriche

Ou Suite : L´Art, Porte vers l´Au-delà ou Le Titien et les Rois de Sion