Le Coin de l´Enigme : Bizarreries dans l´Art



Léonard de Vinci, la Joconde ou Mona Lisa(2)

 

Léonard, savant, ingénieur, génie créateur inlassable, homme qui sut concilié l´art et la science , lui qui formula de façon  prométhéenne: 
«
facil cosa è farsi universale » (il est aisé de se rendre universel) est surtout connu par ce tableau : la Mona Lisa

"Ne vois-tu pas que parmi les beautés humaines, c'est le beau visage qui arrête les passants, et non les riches ornements..."



Les Autres Mona Lisa et les Nouvelles Découvertes

A part la plus fameuse abritée au Louvre, nous avons déjà rencontré  à la page antérieure deux Mona Lisa, celle du Prado et celle, plus ressente appelée d´Isleworth.
Mais il y en a beaucoup d´autres.
Les élèves et  les artistes admirateurs de Léonard copièrent le Maître, si bien que trop souvent les spécialistes ont du mal à distinguer
celles de Vinci à celles de Giampietrino, de Melzi ou de Bernardino Luini, par exemple, qui furent très appliqués.
Citons la ressente « découverte » d´une Marie Madeleine jusqu´alors attribuée à Giampietrino  qui résulterait être de la main de Léonard
( voir  :
Vinci à Burgos ou une étrange Marie Madeleine )

A part ses élèves, il y eut aussi hélas les « tricheurs », comme j´expliquerai plus bas  pour le vol de la Joconde,
mais avant jetons un coup d´œil à ce qui se mijote dans le monde scientifique à propos de cette Dame au sourire

http://www.hoyesarte.com/wp-content/uploads/2013/03/Gioconda_copia_del_Museo_del_Prado_restaurada.jpg                          

Mona Lisa du Prado restaurée, voir étude complète à son propos et  Mona  Lisa d´Isleworth
Voir en haute résolution en cliquant sur les images

  

1- Au Walter´s Gallery- 2-Musée des Arts de Portland .Découverte ressente Datation du Pigment donne 1510- 3-Vernon Collection

 
 

1-Copie italienne datée du XVIºs.- 2-Raphaël, Louvre- 3-D´après
Maike Vogt-Lüerssen, ce serait Isabelle….sans donner les sources

  

1- Bernardino Luini à la  National Gallery d´ Oslo-2-Par Salai à Thalwil, Suisse- 3-Bernardino Luini de la Chambre des Députés de Rome

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/d5/Mona_Lisa_(copy,_Hermitage).jpg  
1- Hermitage- 2- Gabriel Joseph Ferrier Mona Lisa Maria
   https://lh3.ggpht.com/-nLvAh08vBEk/USRpmKpH06I/AAAAAAAAET4/8Pqljy2cYqg/s1600/02-ml-cc-reynoldsml-01-330x3991.jpg 
1- anonyme 2- Mona Lisa, Reynolds- 3-Louis Beroyd

 


 
Bernardino Luini : Marthe et Marie Madeleine, dont la figure rappelle la Joconde.
Celle-ci tient une fleur d´Ancolie ou colombine en anglais, symbole de fertilité …
Notez que MELancolie = Fertilité ( Voir Dürer, l´Alchimiste )



Les Nouvelles Recherches Scientifiques

« En 2004, à la demande du Louvre, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) a entrepris l'examen scientifique de La Joconde, le plus complet jamais réalisé à ce jour. Dans le cadre de ce projet, une équipe du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) constituée de scientifiques spécialisés en imagerie a été invitée à Paris en octobre 2004, afin de réaliser un relevé tridimensionnel du tableau… »

Le fait d´avoir quitté le cadre à cette Mona Lisa révèle les deux colonnes visibles sur les côtés !

 
                  

Joconde du Louvre sans cadre puis sans vernis



Une chose est l´obtention par des méthodes scientifiques de l´image, une autre l´interprétation « historique » faite par ces mêmes techniciens.

En 2006 à Ottawa
Conseil National de Recherches du Canada dévoila, verbe très approprié dans ce cas ,  « que Mona Lisa était enveloppée d'un "voile de gaze" fine et transparente normalement porté à l'époque par les femmes enceintes ou venant d'accoucher » Ce voile était masqué pas le vernis du Sfumato !

Voyez cette image de la Mona Lisa, telle que l´on la voit au Louvre avec son « voile d´Isis » bien visible
 et comparez la avec la Dame Enceinte, œuvre de Raphaël, pourtant sans voile. ( image plus bas )

Vasari écrivit que cette Gioconda venait de perdre son enfant, :  ce voile ne serait-il pas plutôt, partant du fait qu´il s´agirait de Lisa di Giocondo,
un signe de deuil, comme on pouvait en voir il n´y a pas si longtemps que ça en Espagne, par exemple. Mais Vasari ne vit jamais la Joconde…

D´autre part :
«Ce tableau a été peint pour commémorer la naissance du second fils de Mona Lisa. C'est une femme qui vient d'avoir un enfant, qui se tourne vers vous, vous fixe des yeux et sourit légèrement», a dit Bruno Mottin, conservateur au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) La Joconde regarde sur sa gauche !

Deuxième enfant....de qui ? si on ne sait même pas qui fut le modèle ( voir chapitre précédant )


«Cette méthode a également permis de s'apercevoir que la Joconde n'avait pas les cheveux libres. Ils sont retenus en un chignon couvert par un bonnet à l'arrière de la tête».
Bien entendu sinon cette Mona avait peu de cheveux ou soufrait d´une perte du système pileux alarmant !

«Cela surprenait les historiens car ce type de coiffure à la Renaissance était typique des jeunes filles et des femmes de mauvaise vertu, ce qui n'était pas normal pour cette femme de bonne famille, épouse d'un marchand de soie»,
a expliqué M. Mottin, qui parle de la femme du Giocondo ! Imaginez quel scandale si le meilleur portrait qui soit, eut comme modèle, une courtisane….femme de cour et de cœur…amante que Raphaël dessine avec bonnet, comme la porteuse d´hermine !
Puisque Fornarina signifie aussi bien boulangère comme prostituée !

Ceci quitterait-il le mérite au pinceau qui l´exécuta ?

Ces
experts , comme les éminents médecins ( voir plus loin sur cette même page), ont-ils retournés le tableau  pour apercevoir le chignon ?

Voyez cette jeune célibataire, la Fornarina de Raphaël,  avec chevelure attachée, enrubannée et perlée,  sourcils bien visibles et un voile l´enveloppant.
 Tableau que l´on retrouva dans la chambre de Raphael après sa mort, qui ne correspondait à aucune commande que les spécialistes prirent pour son amante,
 alors qu´il était homosexuel déclaré comme Miguel Ange, protégés par le pape et pourtant …
( voir chapitres )
 C´est aussi Vasari qui lui donna le nom de Fornarina, que reprit plus tard Salvador Dali pour sa Galarina, se référant à sa Muse connue comme Gala.


Quoi qu´il en soit c´est à partir de 1911 que ce tableau souriant deviendra fameux, à partir de son vol du musée du Louvre.

http://images.reproarte.com/files/images/R/raffael_raffaelo_santi_sanzio/0235-0026_die_schwangere.jpg  
Raphaël, Dame Enceinte puis un autre Raphaël
,  portrait de la jeune « Fornarina » ( voir chapitres )

D´Experts en Experts : Les Docteurs en Médecine et la Joconde

La capacité d´observation et d´exécution des artistes peintres, surtout quand il s´agit de portraits, amène bon nombre de médecins renommés à diagnostiquer certaines œuvres d´art. Ils ne pouvaient pas passer outre la Dame du Louvre.

La pauvre Joconde accumule un tas de diagnostiques cliniques :
En 1959 le Dr. Keele identifie, sur le visage, le cou et les mains,  une charge hormonale typique de la gestation, ajoutant à cela une pose caractéristiquement adoptée par une femme en état de bonne espérance :
les bras croisés sur le ventre comme appuie le Dr. Nulland récemment.
Ils n´ont pas vu le bras du fauteuil!

Pour sa part le Dr. Marañón détecte une insuffisance ovarienne avec main hipogenitale, c´est à dire une main froide, enflée avec dystrophie des ongles …
qui peut provoquer une paralyse faciale….
En 1989 le Dr. Adour identifie une paralyse de Bell parcellement récupérée ce qui expliquerait la  légère contracture musculaire faciale de la Joconde qui provoquerait des continus mouvement involontaires . Ces tics rendraient difficile , voir même impossible la conclusion de l´œuvre de Léonard.
Le Dr Mantkelow et le professeur  Schutzenberg adhèrent à cette thèse avec des nuances.
 

Dr. Borkowski découvre sous la lèvre inferieure de la dame un cicatrice secondaire due à un traumatisme buccal qui provoqua la perte de pièces dentaires.
De là l´absence selon lui, d´un sourire franc.
Dans cet ordre de choses le Dr. Gargantilla  diagnostique lui  un bruxisme par stress, ce qui oblige la modèle à serrer les maxillaires pour l´éviter.  
Ses lèvres serrées sont aussi le symptôme de
parodontite, très étendue à cette époque.
Le professeur Michel Lucas et le
Dr. Filippo Surano signalent un traitement par mercure contre la syphilis 
qui aurait causé un noircissement des dents et la perte de son bébé.


On parle aussi de sclérodermie, dermatose caractérisée par un durcissement et un épaississement de la peau.

Le Dr. Daudén Sala, dermatologue, s´appuie sur l´absence pileuse ou  defluvium capillorum,  dû au stress émotionnel
et donc on devrait envisager que la modèle du  tableau cachait sous son voile une perruque.

Le Dr. Dequeker voit un possible
xanthélasma situé près de l´œil gauche et un lipome de 3 cm de large sur la main droite sous l´indexe 
et diagnostique une
hyperlipémie o hypercholestérolémie familiale si sévère qui occasionnerait la mort vers les 36 ans.
Le Dr. Nakamuro nous parle d´une coloration légèrement jaunâtre de l´œil gauche due aussi au cholestérol mais cette hétérochromie de l´iris est interprétée par
le Dr Rodríguez Cabezas comme une  hétérochromie de Fuchs associée à l´ hétérochromie, uvéites et aux cataractes.
Quant au lipome déjà cité le Dr. Santiago Tamames emplie la possibilité d´une lésion nodulaire à un fibrome, un lipofibrome ou simplement à une élévation physiologique de l´éminence tenar par la disposition des mains. En effet, pour lui, la main droite semble sujette à la gauche donnant ainsi l´impression de vouloir tenir le
bras au fauteuil, donc à un control nécessaire pour un type de parkinson   ou aussi à une syringomyélie avec atrophie d´ Aran-Duchene

 unilatéral de la main gauche, qui prend alors l´aspect d´une griffe, avec une flexion marquée des doigts.
Le déplacement asymétrique du sourire côté gauche pour le Dr Lay-Son est due à un tic dystonique périoral  qui avec l´absence pileuse des sourcils annonce une possible trichotillomanie (arrachage compulsif de ses propres poils et/ou cheveux, entraînant une alopécie manifeste à la partie du corps touchée.) qui dénoncerait une inquiétude motrice et un manque d´attention et de concentration de la part de la femme qui posa pour Vinci, obligeant l´artiste, comme narre Vasari à louer des musiciens. Ceci diagnostiquerait un syndrome de Gilles de la Tourette.


Le pseudo sourire  comme explique le Dr.Pastore serait un geste forcé par la dyspnée de cette femme,
 accompagné d´un cadre de difficulté respiratoire, un état asthmatique.
Sourire est associé par le Dr
Schiarelli à un état dépressif ; par Freeman à celui des sourds, et par Royo-Villanova à un état éthylique léger

Tandis que pour d´autres experts en médecine ce sourire vide est celui de la félicité stupidité  présente dans oligophrénie ou débilité mentale.

L'assistance simultanée d´une telle accumulation de pathologies dans l'apparemment  la jeune femme semble assez improbable.
Ma foie on se croirait dans un épisode du Dr House !

Pourtant Léonard disait : «
  la Beauté et la vertu sont des cadeaux de la Nature, pour ceux qui vivent ( conformément à ) ses lois »

Un sourire bien envoûtant !


 
Ce sourire fut aussi capable d'exciter l'ardeur patriotique de l'Italien Vincenzo Peruggia, un ancien employé du musée, en l'incitant en 1911 à voler le tableau avec l'intention de le réintégrer au patrimoine culturel italien. (cf:  Esterow M. The Art Stealers. New York: Macmillan Company, 1966. p.100-152)

Ce sourire fut capable d´éprendre l'entrepreneur Leon Mekusa, tant et si bien qu´il  le poussa à vendre tous ses biens en 1981 pour entrer comme simple surveillant au Louvre et pouvoir ainsi  le contempler tous les matins .( cf:  Sassoon D. op.cit. p.265-266.)

 Où ce qui fut plus dramatique, capable d'induire au suicide  l'artiste français Luc Masperó , qui en 1852 se lança au vide depuis la fenêtre du quatrième étage de son hôtel parisien devant son incapacité de déchiffrer le sourire énigmatique, selon une note manuscrite qu´il laissa.
(cf: Harris JA. Seeking Mona Lisa. Smithsonian 1999;30 (2):54-66.)


Le vol de la Joconde


Le 23 août 1911 le tableau plus fameux du monde disparut du Louvre .

Un ans avant, Théophile Homolle, directeur des musées de France, avait déclaré : " Voler Monna Lisa ?
C'est comme penser que quelqu'un puisse voler la tour de la cathédrale Notre-Dame
. " et oui impensable ! mais non impossible.

On passa le Louvre au peigne fin durant une semaine Rien !
A sa réouverture
, une grande foule se rassembla, comme pour des funérailles, pour aller voir dans le Salon Carré et laisser des fleurs devant le vide du tableau volé.
Puis ils se précipitèrent sur les cartes postales de Mona Lisa, tout en commentant qui aurait oser toucher à la Dame au sourire.


Beaucoup accusèrent Arsène Lupin
de ce vol !
 Puisque dans son dernier roman paru alors, «  L´Aiguille Creuse
 »  le gentleman - cambrioleur de Maurice Leblanc,
 personnage pourtant bien fictif, était déjà en possesseur de cette  Mona Lisa  de Léonard.

Ce qui prouve la popularité des aventures d´Arsène Lupin dès leur sortie.

Donc le grand initié que fut Leblanc, inclut ce Vinci avec le Weyden que l´on peut associer à l´Enigme de Rennes-Le-Château.

Les journaux faisaient la une à son sujet. Guillaume Apollinaire et Paulo Picasso furent soupçonnés et interrogés à ce sujet.
En effet quelques années plus tôt, un vol de statuettes avait été perpétré par un des anciens collègues d’Apollinaire au Guide des rentiers, Géry Piéret, qui les avait ensuite vendues à Picasso par l’intermédiaire du poète. Piéret déclare à Paris-Journal qu’il a volé les statuettes et La Joconde La police remonte jusqu’à Apollinaire,
qui est emprisonné à la Santé du 7 au 11 septembre 1911, avant d’être enfin libéré.

Picasso  avait connu Jean Cocteau à Pompéi, et devint un intime de ce prétendu Grand Maître du Prieuré de SION. Cocteau fut son parrain lors de ses noces avec Olga.

En revanche ce vol fut revendiqué par l'écrivain italien Gabriele d'Annunzio,
auteur de Vierges aux rochers et d'une Léda sans cygne, qui composa en 1898 une tragédie intitulée La Joconde, en la dédiant à "Eleonora Duse aux belles mains"

Qui vola la Joconde ? : Vincenzo Peruggia et les frères Lancellotti.
Le premier était un ancien employé du Musée, mais pour qui travailla-t-il ?

Les avis portent sur un certain faussaire argentin Eduardo de Valfierno qui aurait agit avec la complicité du restaurateur Yves Chaudron.

Leur but, leurs intentions  ? Copier la dame et la vendre à autant d'acheteurs américains, convaincus d'acquérir l'original.
 Vu les nombreuses copies de Mona Lisa aux USA, leurs objectifs visiblement s´accomplirent.

Une fois les ventes conclues, Valfierno n'aurait plus eu aucun intérêt à se faire livrer la Joconde par Peruggia, puisque cette Dame n´a pas de prix, bien que sa valeur fut calculée et évaluée en 500 000 F de l´époque, voir même un million puis recoupée à 25 000 F, somme que bien sûr le Louvre ne possédait pas,
mais qui  fut offerte à quiconque donnerait une piste concluante. Les donations arrivèrent de partout et la somme promise fut bientôt largement dépassée ….

La revue L'Illustration promit cinquante mille francs pour qui rapporterait le tableau dans les locaux du journal


Cesare Maccari 1863

La Joconde introuvable pendant deux ans n´aurait pas quitter le misérable logement de Vincenzo Peruggia, situé à deux pas du Louvre !  
Celui-ci décida regagner sa patrie pour essayer de la vendre.

C'est ainsi que, le 10 décembre 1913, Peruggia prit contact à Florence avec un célèbre antiquaire, Alfredo Geri,
dans la chambre de son hôtel, baptisé plus tard " hôtel Gioconda ", il lui montra le tableau, qui était caché dans une valise, sous le lit.
Trois jours plus tard, Peruggia était arrêté. À son procès, il déclara avoir agi par patriotisme : il voulait rendre la Joconde à la terre de son auteur.
 Le tribunal le condamna à un peu plus d'un an de prison. Quand à Geri qui mérita la récompense…on dû à nouveau se gratter les poches, car il est bien connu que l´argent a une propriété bien  particulière de coller là où il passe…Enfin tout le monde fut contant et le 4 janvier 1914, la Joconde retourna au Louvre.

Jules Verne, lui aussi  écrivit en 1874 une comédie intitulée Monna Lisa.

Mona, de jour en jour votre visage change.

Peut-être à votre insu, mais de façon étrange.

Oh ! vous êtes toujours fort belle en vérité.

Mais avec moins de calme et de simplicité !

Depuis deux ans surtout sur vos traits se révèle

une ardeur inquiète, une fièvre nouvelle…

….

Si donc vous désirez Mona qu’il en finisse,

Ne laissez pas vos traits changer à leur caprice,

et choisissez enfin le genre de beauté

Que vous voulez léguer à la postérité….


Suite : La Fornarina de Raphaël versus la Mona Lisa de Léonard,  etc.… et la Dame de Poussin
Ou Suite : L´Esprit de la Joconde du Louvre
Ou : Celle du Prado