Le Coin de l´Enigme :
Marie Madeleine de Léonard de Vinci

 http://www.lecoindelenigme.com/MM-veuve_archivos/image071.jpg

Ce tableau de la cathédrale de Burgos en Espagne, est attribué à Giovan Pietro Rizzoli dit Gianpietrino, élève de Léonard de Vinci.
Ou au génie même du Maître.
(lire en castillan)
C´est l´un des joyaux de cette chapelle dite de la Purification.

Cliques sur l´image




La Cathédrale de Burgos


Elle fut construite par Luis et Henri de Rouen, respectivement le frère et le fils de Jean de Rouen, maître bâtisseur de la si fameuse cathédrale de Chartres. Celle qui est sensée contenir l´Arche d´Alliance.

L´art gothique y atteint son maximum de beauté. Surtout à la chapelle des connétables de Castille où on peut admirer, sur la porte de la sacristie, ce tableau.

La chapelle des Connétables, ou le chef d´œuvre dans le Chef d´œuvre.

Cette chapelle de la Purification est magnifique dans tous ces détails. C´est le panthéon funéraire des connétables de Castille, Pedro Fermandez de Velasco et Mensia de Mendoza, comtesse  de Haro, fille du marquis de Santillana et épouse du connétable. C´est elle qui supervisa la décoration, et le responsable ne fut autre que Simon de Colonia, entre 1482 à 1494.

Ce dernier travailla sous l´œil vigilant de l´évêque Alphonse de Cartagena, grand admirateur du lux dont fit état la BOURGOGNE de son temps. Mais le tableau fut acquis par don Pedro, lui-même comme l´ indique l´inscription du cadre, donc il échappa à l´influence de l´évêque. Plus tard on pensa que ce fut son petit fils dit aussi Pedro qui l´acquit, car sinon il ne peut s´agire d´un
Giampietrino. ( le grand- père mourut en 1492 )

La famille Colonia travailla à la Chartreuse de Miraflores, et dut rencontrer
Weyden, lors de son séjour l`s, où il laissa son fameux triptyque dit de Miraflores que l´on peut admirer de nos jours sur ces lieux.

Le retable principale fut dessiné par Gil de Siloé, qui mourut avant de pouvoir l´achever, son fils, héritier de son savoir poursuivit les travaux.  Il se chargea aussi de celui de la chapelle de Sainte Anne, qui représente un  admirable arbre de Jesse polychromé.
Sur celui qui nous occupe, nous pouvons admirer la cène de la
Purification de la Vierge, ou Présentation au Temple de l´Enfant devant le regard de Siméon.
Nous avons déjà vu l´importance de cette Purification chez Weyden et son triptyque de Sainte Colombe, clef de l´Aiguille Creuse, selon Maurice Leblanc.

Quant aux sculptures du double- tombeau elles sont dues à Jean de Bourgogne.

Remarquez les croix  formée par  4 Taux !
Il y a aussi une
INVERSION sur les angelots des trois arques de ce panthéon, sur le Christ en croix ils ont la tête vers le bas. ( à comparer avec les autres )
L´écu d´arme de la famille est porté par deux «  Forces » féminines et couronnées au contraire de celui qui est en face qui sont masculines.


  en el lado de la Epístola
Blason de don Pedro Fernández de Velasco y Manrique de Lara soutenu par des Sauvages côté Evangile
Blason de doña Mencía Mendoza de Figueroa soutenu par sauvages couronnées côté Epître

 

https://lh3.ggpht.com/-tfXGqJ28Bls/UBkLCTzklzI/AAAAAAABAOs/TV4SQUW3B8c/s1600/1+Jan+Polack+(c+1440-1519)+Ascensi%C3%B3n+de+Mar%C3%ADa+Magdalena..jpg
Ascension de Marie Madeleine par Jan Polack vers 1500

Caractéristiques de ce tableau.


Nous avons à faire à une Madeleine pénitente, qui semble sourire. Sourire si particuliers des tableaux de
Léonard. Elle sert ses bras sur sa poitrine. Seul le Baume reste devant elle, ni  croix, ni crâne.


Sur l´inscription on lit en ancien castillan :



ESTAIMAGEN *DIO : AESTA : SVCAPILLA
DON : PEDRO ERNANDE3 : DEVELASCO : QVATROCO
DESTABLE : DECAS TILLA : DE LOS DE
SVLINAGE : DUQUE DE FERIAS : ECONDEDEARO ECETERA

Cette image donna a sa chapelle
Don Pedro
Fermandez de Velasco quatrième con-
-nétable de Castille de
son lignage, duc de Ferias et comte de
Haro, etcetera.


Nous retenons les fautes d´orthographe faites sur son nom. Le H est muet en castillan, par contre le F manquant pourrait faire qu´on lise son nom comme Hermandez ce qui devait être impardonnable !

F et H comme femme et homme. Femina , Homo ? deux êtres qui deviendront 3, comme ce Z écrit comme une lettre «  grecque  » .
Tout cela n´est pas sans nous rappeler Boudet….et puis nous avons aussi ce QUATRO, 4 cher à cet abbé.
Or Pedro Fermandez de Velasco était le second de son nom et non
pas le quatrième connétable non plus….bizarre !
N´oublions pas que le 4 est un D dans l´alphabet hébreux. Cette lettre signifie Porte. C´est bien sur la porte de la sacristie que ce tableau est accroché. Enfin elle n´a pas toujour était là, comme je l´ai vu, mais sur le mur à côté de l´autel de sainte Anne sous l´écu de doña Mencía Mendoza de Figueroa, juste au dessus de la porte.





N inversés


Sur cette inscription, ce que nous remarquons tout de suite ce sont ces N inversés. Tous les N sont inversés !
Erreur  de l´artiste ? C´est possible, n´empêche que cette « erreur »  attire nos regards sur cette « Magdalena » qui ne pleure pas.
Nous avons 5 N et le cinq est le chiffre de la perfection pour
De Vinci ! C´est aussi le chiffre de l´Homme, le 4 étant celui du monde matériel.

Inversement du portrait


Les portraits suivaient une loi esthétique depuis Jan Van Eyck, ils représentaient toujours le model de trois quarts regardant vers notre gauche.
La droite est le côté du libre arbitre celui du bon larron.

Cette loi  fut définitivement établie par Léonard lui même avec sa fameuse Joconde. Or ce n´est pas le cas sur cette Madeleine.
Pourquoi faire le contraire ici ? Ce tableau ne serait-il pas INVERSE ?


Sa
Dame avec Hermine est bien orientée mais elle regarde sur sa gauche ( notre droite ) mais nous avons vu que Léonard n´apprécie pas cette femme.


Son autoportrait aussi est dessiné de façon contraire à cette loi esthétique. N´a-t- on pas toujours pensé qu´il cachait quelque chose ?

Egalement son Jean-Baptiste …
 

Jean  Baptiste , inversé aussi




 

Quand nous regardons la toile telle qu´on la voit dans le Musée. Jean, qui ressemble si bizarrement à la Joconde, signale son plexus solaire  tout en nous montrant, non pas le centre de la croix, mais le coté gauche de celle-ci, notre droite. Le côté où on représente Jean, le disciple préféré, ou lui même sur d´autres tableaux : le côté masculin.

Par contre quand on inverse l´image, pour suivre la mode des portraits, cet homme nous signale le côté où on représente les femmes au pied de croix que ce soit la Vierge ou la Madeleine. Regardons de plus prés on peut apprécier une femme, la tête voilée et baissée qui se confond sur le fond.

Fait-il penser qu´il nous faudrait inverser la place de la Dame ? La Femme remplace Jean, le disciple préféré sur la Cène de Léonard. Le Baptiste de Vinci ne nous montrerait-il pas Jésus mais la Madeleine ?

Alors regardons de plus prés ce tableau de Burgos.



Quand on
INVERSE CETTE MARIE MADELEINE…Regardons le haut du cadre, des lettres semblent plus amples.




ATS EA OID NEGA MI ATS


Les lettres, qui sont comprises entre ATS et son image, nous disent : Attention écoutez on me nie !


Qui était Marie de Magdala ?

   

Bernardino Luini Marie Madeleine et Saint Jean de Giampietrino au musée de Hermitage.


Nous savons que c´était la sœur de Lazare et de Marthe de Béthanie, maison d´Anne.
Regardons à présent les mèches de cheveux qui semblent dessiner sur sa chaire des lettres.
Ne lit-on pas JECCE et en castillan on prononce comme JESSE.



N´est-ce pas à la chapelle Sainte Anne de cette même cathédrale que nous pouvons admirer un bel
arbre de Jesse, du maître Gil de Siloé ?

Jesse est le père de David et sur ce retable nous avons au milieu Sainte Anne et son époux, Joachim.
Il s´agit d´un arbre généalogique, on sait que Jésus descendait de David par son père Joseph…ce qui serait contradictoire avec ce que l´église nous enseigne sur la virginité de Marie; mais aussi par sa mère ! et Marie de Magdala aussi…car c´est une Béthanie.

Nous savons également d´après la Bible que les patriarches se mariaient qu´entre cousins.
Bien sûr que la naissance de Marie fut particulière, comme celle de Jésus mais pas plus que celle du fils d´Abraham, Isaac ou même Jacob et Essau.

Le J ECCE peut être aussi J celui-ci, J voici…mais voici quoi ?
Je présente…quoi ou qui ? Ou plus simple encore JECCE se prononce comme JE SAIS…

Regardons bien cette Madeleine de Burgos, ne semble-t-elle pas tenir un enfant dans ces bras ?

Ce qui semble un sein nu protégé par la main de la femme serait la tête. Le bas du petit devrait passer sous le bras de la mère…

Voyez ce petit bras est bien à sa place, mais caché par la longue chevelure. Chevelure qui lui servit pour oindre Jésus et essuyer ses larmes.

Elle protège son enfant sur son cœur,  pour cela elle est heureuse et donc ne pleure pas. La pose est d´ailleurs celle adopter pour allaiter un fils.
Donc Marie Madeleine serait bien la mère.

Je ne vais pas entrer dans la polémique de savoir qui est le père de ce rejeton. Il suffit d´un peu de logique.

Nous savons que cette œuvre fut placée ici par Don Pedro, dans le Temple, à la chapelle de la Présentation. Ce seul fait devrait nous faire réfléchir, cette Présentation est célébrée le 2 Février, jour de la Chandeleur, jour ou Perséphone sortait de son Enfer, pour couvrir, par la joie de sa Mère, la terre de fleurs et fruits. C´est le jour de la Fécondité.

Cela nous rappelle Weyden, qui sur le centre de son triptyque fait apparaître le crucifix juste au dessus de la Mère qui présente son Enfant aux Rois. Ce qui nous pose un problème pour identifier cette Dame de noir vêtue.

Marie Madeleine est aussi associée à Isis et nous savons qu´Horus naquit après la mort de son père Osiris.

Elle procède de la famille d´Anne, c´est une cousine de Jésus et une mère d´après cette toile. Mais aussi bien Léonard comme Giampietrino  l´associe à l´apôtre Préférée de Jésus assis à sa droite, et non sa gauche où l´ on voit toujours dormir Jean.

Est-ce le secret qui se cache derrière cette Œuvre ? Quoi qu´il en soit cette Madeleine est magnifique.
Le F et le  H manquant sur l´inscription, Homme et Femme oui, mais aussi en castillan Hijo et en catalan Fill, les deux langues du royaume des rois catholiques.

Une copie à Milan, Nancy et autres

  

 http://fe.fondazionezeri.unibo.it/foto/80000/79200/79049.jpg 


Burgos, Milan, Nancy et une autre copie vendue par Christie de Londres comme un Luini provenant de Lugano, puis une copie de Cesare Sesto.
Gian Giacomo CAPROTTI dit SALAÌ, "La Madeleine pénitente", vers 1515-1520
Sur ce dernier tableau nous n´avons plus l´impression que Marie Madeleine tient un enfant ou ses propres seins, mais il y a un nœud sur sa poitrine qui n´est sur aucun autre tableau : nœud de Mariage ?
Faut dire aussi que Salai fut le pire élève de Léonard de Vinci.


Voici comment est présenté ce tableau au Muséum de Nancy : « Donné en 1930 par Monsieur de Saint-Clair de Dijon aux sœurs de la Maison des Orphelines à Nancy puis déposé au Musée en 1935, il fut d´abord attribué à l’école allemande du XVIe siècle, puis à Giampietrino. »

Giampietrino a représenté à plusieurs reprises Marie-Madeleine, dans des compositions similaires, où la sainte apparaît mains jointes ou mains croisées. Les répliques, variantes et copies sont nombreuses.

Deux originaux célèbres de Madeleine, mains croisées, sont conservées à la Pinacothèque de Brera à Milan (bois, 56 x 70 cm ; la sainte a les yeux levés au ciel) et à la cathédrale de Burgos (la sainte, à la chevelure plus abondante, tourne les yeux vers la gauche). La copie de Nancy reprend de manière fidèle la version de Burgos. La facture reste cependant fort médiocre. »

Ici la chevelure ne dessine plus ce JECCE et ce qui ressemblait à la petite tête d´un bébé allaité par sa mère est devenu un crâne, trop petit pour être celui d´Adam- Jésus pris sur le Golgotha. Remarquons également qu´à Nancy la sainte est auréolée.

 

Les autres Madeleine de Giampietrino

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/94/Giampietrino%2C_santa_caterina_d%27alessandria.jpg/475px-Giampietrino%2C_santa_caterina_d%27alessandria.jpg
Sainte Catherine


Comparez sa nudité avec celle de la toujours pudique
Sainte Catherine ( au dessus ), la pucelle sage et intelligente à qui on trancha la gorge pour la faire taire.

Or ici, on ne voit ni épée, ni gorge coupée. Par ce parallèle le peintre ne veut-il pas nous transmettre l´idée de silence de Madeleine? Comme le symbolisa son Maître sur la Cène, en dessinant une main en forme de couteau sous son cou.
Décidément l´œuvre de cet élève est digne de son maître.

Sa Madeleine avec angelots rappelle celle de Burgos mais ses deux tétons sont bien visibles ici, comme celles-ci.

 

 http://artesenzaconfini.myblog.it/media/00/02/857140285.jpg 

http://www.art-prints-on-demand.com/kunst/giovanni_pedrini_giampietrino/giampietrino__repentant_mary_m.jpg 

    

https://lh3.ggpht.com/-nJ1kBE_9_tI/TwdMtOlWhBI/AAAAAAAAFbM/Q9EVjiP0QSA/s1600/Maria_Magdalena_atribuido_Leonardo_da_Vinci.jpg



Burgos et le Graal / Grial entre les vallées de Mena et Losa

La géographie de la région de Burgos nous raconte son histoire.

Nous retrouvons des toponymes familiers : Santa Maria de SIONes en Mena  au pied de Montes de la Peña plus connu dans la région comme MONT SALVAT ou Sierra Salvada .

Puis nous passerons le petit  port de la Madeleine jusqu´à l´ermitage de la Magdalena, qui fut brûlé lors de la guerre civile espagnole et dont les restes laissent encore deviner une importante construction. Cet ermitage appartient à deux vallées : celle de Mena et celle de Losa ( L´OSA, ourse ).

Enfin nous traversons la ville de Criales, jadis appelée GRIALES ( Graals) jusqu´à San Pantaléon à 5 km. de là.

https://farm4.static.flickr.com/3206/2803400005_9f75678c87.jpg   http://www.museodeburgos.com/images/santogrial2.jpg


A  l´église de San Pantaléon il paraîtrait qu´il y eut une AMPOULE CONTENANT DU SANG qui se solidifierait à certaines dates. Ce qui rappelle le Saint Chrême, ou baume qui sert à l´onction royale. C´est Marie Madeleine qui oignit Jésus.

Saint Pantaléon est le patron des médecins, tout comme LUC, il fut martyrisé à Nicomédie  au 4ième s. sa fête est le 27 juillet. Jour où on célèbre aussi les Félix, les Célestins ( Le Pape Célestin V ), les 7 Dormants d´Ephèse que l´on veut liés à Madeleine, puis une autre Madeleine celle de Martinengo.

Cette église est particulière, déjà sur
le seuil de la porte, nous attend un géant, son gardien. Sur sa tête une louve qui allaite ses petits.


Les arque-voltes ne sont que des cercueils qui laissent voir le visage et les chevilles de leur occupants.
Nous retrouvons une
Arca, barque sur ses capitaux, allusion au voyage de Marie Madeleine ?  Suivi d´un visage à la bouche ballonnée.

 

http://oi56.tinypic.com/2ppm2ih.jpg    
Barques sur les capitaux de San Pantaleón, de santa Maria de Siones et de San Lorenzo de Vallejo de Mena.


Puis un joli
N inversé sur l´arc d´une fenêtre.

A Santa Maria de Siones : Un lévrier poursuit un lièvre ( lever le lièvre ! ) sur l´arc extérieur de la fenêtre. Alors que des ceps de vigne nous donnent la bienvenue sur le seuil de la porte. Nous avons aussi un crâne sur un pilier accompagné d´un M.

 



Voir les belles images des Eglises  de Siones :
http://www.astragalo.net/burgos/siones.htm
 et celle de Pantaléon :
http://www.astragalo.net/burgos/pantaleonlosa.htm

A 30 km de San Pantaléon de Losa se trouve la ville de Frias , elle même placée à une distance de 50 km vers le nord ce celle de Haro.
Nous savons que Don Pedro était  Conte d´Haro et duc de Frias …( voir inscription sur le cadre du tableau de la Madeleine de Burgos plus haut )




Et pour finir, indiquer qu´en cette magnifique cathédrale de Burgos, nous retrouvons une Roselyne,
 de Fernando González de Lara (1766 – 1769), un artiste issu de la  haute noblesse.
  Elle se trouve à la chapelle de S. Juan de Sahagun, qui fut archevêque de ce lieu jusqu´en 1478.
 Cette chapelle appartenait à la famille Rojas. ( Rouges au féminin )