|   L´Attouchement
  Blason de la ville d´Alet-les-Bains (Aude)
 
 
 Au Moyen-âge les diplômes n'existaient pas. Pour attester de
  sa qualification professionnelle auprès de ses employeurs, un ouvrier venu de
  loin, ne parlant pas forcément la langue locale, arrivant sur le chantier
  d'une cathédrale, devait disposer d'un langage universel pour prouver son
  appartenance à un corps de métier puis préciser son grade. Ce langage
  véhiculaire passait par des « signes, mots et attouchements »
 
 Comme
  il fallait se garder d'employer des gens non qualifiés, ces signes de
  reconnaissance étaient jalousement gardés et uniquement communiqués par
  initiation à ceux qui méritaient d'être du métier.  Tant et si bien que d´après la légende, Hiram, constructeur du
  Temple de Salomon, préféra la mort plutôt que de les dévoiler.
 Attouchements: Signes de reconnaissance que les maçons échangent, souvent
  lors d'une poignée de main, par une pression du pouce sur certaines parties de la main. Les
  attouchements changent et deviennent plus complexes selon les différents grades. On peut observer que ces signes de reconnaissance sont
  utilisés traditionnellement depuis la plus haute Antiquité.
 Pour les Grecs, comme pour les Egyptiens et les Celtes, chaque
  doigt était attribué à un dieu, car les doigts
  expriment toujours une activité et une énergie. Ne sont actifs que les doigts ouverts, tendus ou rayonnants.
 
 Extrait du "Dictionnaire Illustré de la
  Franc-Maçonnerie", Brodart & Taupin 2004
 
 
 De la Maçonnerie Operating à la
  Franc-Maçonnerie Spéculative
  Le Greco : Chevalier à la main sur la
  poitrine
 Chevalier prêtant un jurement ( voir à ce propos : Une Histoire
  de Fausse Signature )
  La Franc-maçonnerie se décrit, suivant les époques, les
  pays et les formes, comme une « association essentiellement
  philosophique et philanthropique », comme un « système de morale illustré par des symboles » ou comme un « ordre initiatique ». Elle fait
  référence aux Anciens Devoirs de la maçonnerie dite opérative formée
  par les corporations de bâtisseurs qui édifièrent, entre autres, les
  cathédrales.   Mais les précisions apportées par René Guenon sont aussi
  nécessaires comme logiques :  « Cette dernière,  [la « Maçonnerie opérative »] en effet,
  était vraiment complète dans son ordre, possédant à la fois la théorie et la
  pratique correspondante, et sa désignation peut, sous ce rapport, être
  entendue comme une allusion aux « opérations » de l’« art sacré », dont la
  construction selon les règles traditionnelles était une des applications.
  Quant à la « Maçonnerie spéculative », qui a d’ailleurs pris naissance à un
  moment où les corporations constructives étaient en pleine décadence, son nom
  indique assez clairement qu’elle est confinée dans la « spéculation » pure et
  simple, c’est-à-dire dans une théorie sans réalisation; assurément, ce serait
  se méprendre de la plus étrange façon que de regarder cela comme un « progrès
  ». »
 Lire l´ensemble du fragment du livre Etudes sur la franc-maçonnerie.
 
 L´Importance
  des mains
 
 
 Nous avons vu, le long des dix chapitres au sujet de Ceux Qui Luttent Avec Dieu, que la maçonnerie traditionnelle connaissait sur le bout des
  doigts le symbolisme universel. Nous y avons aussi parlé des Goliards
  ,«  qui pour se reconnaître entre eux,
  montraient la paume de leur main gauche, ou paume du côté tort » et du symbolisme de la main
  coupée ( voir ) qui expliquait, en partie, l´autoportrait de  NICOLAS POUSSIN.
 
 Un autre exemple d´une société qui se reconnaissait par trois points
  pyramidaux dessinés sur la paume de la main c´est la Garuña, ( griffe )
  organisation de « picaros » qui aurait donné de nos jours la Mafia ( les Deux Siciles
  étant territoire espagnol à cette époque ) 
 Nous
  avons une main gauche coupée que sur l´un des battants de la porte de
  l´Ermitage Saint Antoine de L´Alcudia.  Ville
  associée par mariage aux Perillos, construite un 17
  JANVIER 1252 !….par Pedro de Montagut .
  Nom qui rappelle les armoiries sur le Célestin V ( 5
  chapitres ) aujourd´hui au Louvre( date de représentation 1294
  ) ;  ou l´envoyé du
  duc de Buckingham dans le roman de Dumas ; ou encore le Vicomte
  de Montagu, Grand Maître de la Grande Loge d’Angleterre, qui nomina Henri
  Price, premier Grand Maître provincial d’Amérique du Nord. Cette loge se réunira  à la taverne «La Grappe de
  raisin» sur King Street, appellation qui suggère l´Automne de Poussin.  Pourtant
  Saint Antoine n´est pas le patron de la ville ! Mais saint ANDRE, proche
  de cet ermitage, à qui on dédie une belle cathédrale étonnante pour une si petite
  ville. La maison du maître charpentier existe encore, à 100 m de l´ermitage
  avec sa belle lanterne aux morts offerte aux promeneurs.
 
Sur cette main nous voyons un arabesque, une spirale :
  symbole du Nombre d´Or qui ne peut être dissocié de son inverse 681, mais aussi du
  Chemin des Jacques, qui émule la voie Lactée. Cette main représente quelqu´un
  qui manier bien la signature de la
  Nature, de la Création Divine : un architecte !    La plus ancienne loge et William de Saint Clair   La plus ancienne loge maçonnique connue, dont on puisse
  clairement établir qu'elle était structurellement distincte de la corporation
  locale de maçons opératifs (à laquelle elle restait cependant adossée), fut
  celle de Mary's C ée en 1599 sous l'autorité de William de Saint Clair *, à Édimbourg en Écosse[]. Comme elle, la plupart des toutes premières loges
  maçonniques distinctes des hapel, fonds corporations sont écossaises
  et créées sous le régime des Statuts Schaw. Elles sont jalouses de leur indépendance et pratiquent : • soit l'ancienne cérémonie d'admission datant des corporations
  et connue sous le nom de « Rite des Anciens Devoirs »
 
 
 • soit, à partir des
  années 1630 et en milieu presbytérien, un rituel d'initiation fort simple,
  connu sous le nom de « Rite du Mot de maçon ». Ce rituel comporte la
  transmission d'un « secret », à l'origine composée uniquement d'une poignée de main *** et de
  deux mots de passe****. * Sinclair est le nom du clan écossais dont font partie les
  Rosslyn et les Caithness. Les loges écossaises, à partir de 1439, auront comme
  protecteurs héréditaires les seigneurs Saint-Clair de Rosslyn.
   ** L'expression « Mot de Maçon » ou Mason's Word  est sans doute calquée sur l'expression God's
  word, soit « Mot de Dieu »[]. C'est ainsi que les calvinistes d'Écosse désignaient leur
  Bible, le Sola Scriptura[] de Luther. En utilisant cette expression de « Mot de
  Dieu », les calvinistes entendaient revenir à un christianisme
  authentique, antérieur aux pratiques de l'Église catholique romaine,
  considérées par eux comme « idolâtres » et « gothiques »,
  allusion à la construction des cathédrales en France et sur le reste du
  continent européen. *** Poignée de main (origine de la
  "griffe") À l'origine, la poignée de main permettait d'affirmer que les
  interlocuteurs étaient venus sans arme qui aurait pu être cachée dans le
  poignet.
 **** Deux comme les deux
  noms des colonnes du Temple de Salomon.
 
 
 Qui fut ce Schaw ? William Schaw (1549/50-1602) était Maître des Travaux du roi
  Jacques VI d'Écosse. Il succéda en 1583 à sir Robert Drummond en tant
  « Surveillant général des maçons d'Écosse »[], devenant ainsi responsable
  de la construction, de la réparation
  et de l'entretien des palais royaux, des châteaux et de toute autre propriété
  du royaume d'Écosse. 
 « Sub Rosa »
 
 
  Jacques Stuart  Ier D´Angleterre et d´Irlande, VI º d´Ecosse portrait peint par
  Daniel Mytens en 1621
 Le roi pose sous la rose (des Tudor qu´il remplaça ?)
 La mythologie grecque nous apprend qu´Aphrodite présenta une rose à son fils
  Eros, dieu de l´amour. La Rose devint alors le symbole du désir charnelle.
 Eros l´offrit à Harpocrate, dieu du SILENCE pour l´induire à ne
  souffler mot sur les infidélités de sa mère. De cette manière la rose devenait
  synonyme de secret.Au Moyen-Âge une rose fut jetée sur le toit de la chambre du conseil soumettant
  tous les présents au secret ou SUB ROSA, soit sous la Rose.
 Cette fleur est connue comme Rose Tudor   Jacques VI d´Ecosse devient Jacques I d´Angleterre et
  d´Irlande, il était partisan convaincu de l'absolutisme de droit divin. Conviction qu´il transmit à son fils, le menant droit à la
  décapitation, bien avant le monarque français. Nous avons vu ceci refléter à
  travers la peinture de Poussin et l´étude de ses
  mécènes.( 13 chapitres ) Il est considéré comme un roi maçon. Au contraire qu´Elisabeth I, qui l´avait
  précédé, qui elle, ne pouvant être initiée par sa condition de femme, se méfiait de toute assemblée de ses sujets sur l'activité
  desquelles elle n'était pas dûment informée. Elle tenta même de dissoudre la
  Communication annuelle des Maçons comme dangereuse pour son gouvernement et
  donc négligea l'Art pendant tout son règne.
 Ce n´est pas le premier roi maçon, non biblique que nous rencontrons sur ce
  site, nous avons étudié Philippe II 
  qui se prenant pour  Roi de Sion entreprit de gros travaux dans son règne, bien avant Jacques
  I de Grande-Bretagne. Concrètement : une capitale toute nouvelle et son
  palais, le Temple de Salomon !
 
 
 Le roi Jacques, comme premier roi de Grande-Bretagne, restaura
  les Loges anglaises à image des écossaises. Il fut le premier prince du monde
  qui restaura l'Architecture romaine des ruines de l'ignorance gothique. Ce premier Stuart sur le trône
  britannique pose pour ce portrait avec le collier de saint Georges et la
  jarretière sous le genou droit qui l´identifie comme «  chevalier compagnon » de cet ordre. Ce gros et long cordon avec
  ses énormes « pompons » rappelle, de manière plus symbolique, la Corde à
  Nœuds ou Houppe Dentelée. C´est elle, qui symboliquement, permet de fixer le
  temple, de le construire, de lui donner corps. Dans un certain sens, la corde à nœud était la représentation d'une
  structure, d'un principe supérieur créateur, qui lie le monde physique au
  monde spirituel. Ce symbole est corrélatif d'un autre symbole, celui de la
  Chaîne d'Union fraternelle qui unit symboliquement tous les Francs Maçons
  régulièrement initiés. Dans une synthèse, on peut alors dire que
  la corde à nœuds représente la Maçonnerie dans son unité : puisqu'elle
  représente chacun des maillons de la Chaîne d'Union fraternelle. Donc ce cordon est bien représentatif du
  personnage ainsi figé par l´artiste. Les nœuds  de cette corde sont appelés lacs d’amours, celui de ce roi est placé sur son
  plexus solaire. Par ailleurs ce roi souffrait-il de « cordonnite » ?
  « Cette maladie imaginaire dont sont atteints les francs-maçons friands
  d'honneurs et de grades, qui collectionnent et s'affichent volontiers avec
  les cordons et autres décors correspondants. » Vanité humaine oblige ! Mais il
  n´est pas le seul à se dévoiler ainsi. François Mitterrand dans son livre La Paille et le Grain :  « Dans toute
  ville, je me sens empereur ou architecte. Je tranche, je décide et j’arbitre.
  »
 
 Suivre : Du Portrait à l´Autoportrait :
  Van
  Dyck et Ses Bergers d´Arcadie   
     
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