Le Coin de l´Enigme : L´Escorial

Les Rois de Sion : 2-Le Trône d´Asmodée




"Il s'agit-là d'un endroit que tout espagnol, ne serait-ce que légèrement espagnolisant -c'est-à-dire doté d une conscience historique de son hispanisme- devrait visiter au moins une fois dans sa vie, comme les musulmans vont à La Mecque".
Miguel de Unamuno à propos de l´Escorial , il compare cette visite à un pèlerinage.


Un Lieu bien Magique pour un Roi si Catholique !




Le Fauteuil de Philippe II ou « locus sacer »

A 2,5 km au sud de l´Escorial se trouve le dit fauteuil de Philippe II. De cet observatoire privilégié, il parait que le roi surveillait la construction de palais -monastère, comme nous pouvons le voir sur cet ancien billet.  Les lettres S.M. sont gravées sur le siège du centre, mais il suffit de s´assoire sur la dure pierre un instant, pour comprendre, si l´on vient de visiter le monastère, que la goutte dont soufrait le monarque, rendait impossible cette simple action. Ce simple prétexte justifie-il la présence de ce siège ?

Cette magnifique vue sur le Mont Albantos, qui du temps de notre roi s´appelait
"Buen Monte del Oso", (Bon Mont de l´Ours) était déjà appréciée 2000 ans avant par les celtibères qui y venaient faire leurs sacrifices rituels. Cette vallée et ses montagnes restent un lieu magique, marqués par son  énorme tellurisme et ses nombreuses sources. Il y a des menhirs partout, mais sont-ils en forme de Cercle ? Voir la gravure plus bas.

Non loin du siège, la Croix de la Horca, qui n´a rien à voir avec un pendu  pour certains, marque la bifurcation des chemins en forme de fourche, « horquilla » , et la limitation d´un territoire San Lorezo del Escorial. Pour les autres la pendaison serait avérée et aurait eut lieu au XVI º s.



https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/00/Silla_de_Felipe_II.jpg/250px-Silla_de_Felipe_II.jpg   
Siège vu de face, puis de dos, de côté avec ses escaliers. Vue de l´Escorial depuis le fauteuil.

  
Gravures anciennes de ce fauteuil, sur la première on constate que les escaliers d´accès directe au « trône » n´existaient pas encore

 ( celles visibles sur la dernière photo du haut ) par contre elles apparaissent sur la seconde image.
 

  

 Source de la Reine - Cruz de la Horca

Papier monnaie ancien représentant Philippe II sur son siège de pierre

 
Mais il existe un autre fauteuil orienté à l´Ouest de l´autre côté de la vallée de l´Escorial celui de Canto Castrejón

  

 
Les épitaphes de Canto Castrejón laissés par les Autriches.


 


Vue de Canto Castrejón sur l´Escorial. La ville n´existait pas du temps de Philippe II

 

Ce bloque de granite appelé Machotas ( femmes masculines ) fut taillé dans le passé lointain, en forme de trois sièges, surplombe le bois de la Herreria ( Forge ), où on trouve la chapelle de notre Dame de Grâce et la fontaine de la Reine parmi des tilleuls centenaires qui furent jadis adorés ici, l´un d´eux  d´ailleurs porte un nom propre : Tilo de la Mano. Le Tilleul est un symbole des Autriche. Puisque de végétation il est question : le seul arbousier du coin, symbole de la ville de Madrid ,se trouve à côté du siège ayant pour voisin un érable ( arce)  de Montpellier.( ville où saint Antoine trouva ses fameux documents secrets)

L´Escorial  a aussi au moins une roche branlante, comme les lieux terribles que nous allons voir par la suite, lieux de sacrifices humains.
Ce n´est pas par hasard que le dictateur Franco choisit pour placer son mausolée dans une vallée non loin de San Lorenzo de l´Escorial, puis fit recueillir tous les cadavres fusillés par ses ordres ou en son nom, et ceux des travailleurs forcés à la construction, pour réactiver un lieu hautement tellurique, plus fort que celui de Philippe Ii, dit-on.  Le monarque lui rassembla toutes les reliques religieuses d´Espagne pour protéger sa future tombe comme celle de son père et descendants.



  
Autels de sacrifices de Castro Ulaca ( Avila )  avec sa Roca Caballera
Puis Roca Caballera près du fauteuil dit de Philippe II à l´Escorial.

 


 
 

 
 

  Toujours à Avila Cerro de San Mateo avec sa pierre tremblante ou Roca Caballera  puis au bas Ulaca (Solosancho)  et sa roche



D´autres «  Fauteuils Sacrés »  de la péninsule ibérique :
Ulaca (Solosancho)  en Avila . El Raso (Candeleda) aussi à Ávila .  Panóias (Vila Real, au Portugal.  avec une inscription sur plaque datant de l´époque romaine. Les romains aussi les usèrent pour rendre culte à Mars Magnus, Dieu de la Guerre, ils laissèrent les instructions pour le sacrifice sur deux autres sièges ou fauteuils en pierre de la région de l´Escorial : le “Mirador del Rey”ou le “Canto de Castejón”, sur les marches desquels les monarques espagnoles laissèrent leur nom, quand ils apprenaient l´usage des armes de feu.

Sacrifices rituels et magie font la paire….C´est par magie disent certains que fut sacrifié le seul héritier au trône : Don Carlos.

Drôle de famille !

Le roi aurait fait assassiner son propre fils Don Carlos, seul héritier du trône et unique fruit de son premier mariage avec sa cousine germaine Marie de Portugal. Marie est la fille de Catherine, sœur de Charles Quint qui avait épousé le roi Jean III de Portugal, tandis que lui-même s´unissait à la sœur de ce dernier.

Don Carlos était un dégénéré, un malade physique et mental, souffrant de fièvres continuelles et blessé dans son enfance à la tête (il tomba dans un escalier en poursuivant sa servante). Il ne supporta pas d'être écarté des affaires du royaume. L'été, le prince se comportait étrangement en se roulant dans la glace, cause sans doute de son affaiblissement qui provoqua sa mort finalement.

Il conspira avec les rebelles flamands contre son père puis il essaya de poignarder le Duc d´Alba, en publique. Son père alors le mis sous arrêt, il fut procédé puis enfermé au château de Arevalo où il mourut d´inanition et délirant jusqu´à la fin.

Charles Quint maria sa fille Jeanne à l'héritier du trône du Portugal ; union d'où naquit Sébastien, autre prince dégénéré.

Comme son cousin Don Carlos, il était mentalement déficient. Hanté par des rêves impérialistes, il se rendit à Tanger depuis Belém avec un corps expéditionnaire. Son aventure tourna au désastre et le roi fut tué. Son corps ne fut cependant jamais retrouvé ce qui fut le début de rumeurs sur un possible retour.

Mais s´agit-il vraiment d´un sacrifice rituel ?   C´est vrai que dans sa bibliothèque , « la plus grande après celle de Rome », il collectionnait des livres pas très catholiques. Il « adorait les livres de ses ennemis » ainsi pendant que l´inquisition brûlait les livres, un exemplaire arrivait au Monastère, quelque fois dans un linge cousu, qui retardait simplement la lecture. Les écrits arabes sont les plus nombreux.

Les arches de l´Etat étant toujours vides malgré les envois d´or des Indes Occidentales, il s´entourait d´alchimistes, qu´il faisait brûler comme  simples sorciers si le vil métal n´était pas transformé en or sous ses yeux. La légende noire du « père » de l´Inquisition espagnole survit encore. (La paternité de cette institution est due à ses grands-parents, les rois catholiques)

Donc sacrifice ? comme le veulent certains, le monarque même l´aurait poussé dans l´escalier du palais provoquant sa mort de son unique héritier, ou un grand service rendu au peuple ? Car ce ne fut qu´avec son quatrième mariage, avec Anne, la fille de sa sœur !  Ce ne fut qu´après la quatrième couche de quatre garçons qu´ il eut un mâle pour héritier son vaste empire : Philippe III. Sa dernière fille vécût avec Philippe jusqu´à sa mort.

 

Le Greco1577 : Adoration du nom de Jésus connu comme la Gloire avec Philippe II côté Enfer, première œuvre commandée par Philippe II
elle porte aussi les noms du Songe de Philippe II ou l´Allégorie de la Sainte Ligue
Ce « 
IHS » symbole jésuite par excellence rappelle le « par ce signe tu le vaincra » (si important dans l´énigme de Rennes-le-Château)
Puisque ce serait cette inscription qui aurait donné la victoire à l´empereur Constantin. Philippe II y est représenté, comme nouveau Constantin ?
( voir chapitre,
les Rois de Sion face à la Mort ou l´Art, porte vers l´Au-delà )



Philippe, le mécène :  la pinacothèque de la dualité

Comme bon humaniste et descendant de Philippe le Bon, le roi aimait l´art, il fut un collectionneur exceptionnel, la major partie de ses tableaux est exposée au musée du Prado et à l´Escorial de nos jours.
Ainsi  de ses 1500 œuvres entre lesquelles on compte de nombreux 
Van der Weyden, des Greco, des Tintoret , des Véronèse et des Velázquez etc.….Son préféré reste le si bizarre  Jérôme BOSCH ! Et surtout son Jardin de Délices qu´il demanda à avoir sus les yeux au moment de sa mort.
 

      
Le Bosco
 4 tableaux de Sanchez Coello Alonso  à la basilique de l´Escorial, tous duels



    
 

La visite à ce royale monastère de San Lorenzo de l´Escorial  commence par cette pinacothèque, celle qui correspond au roi Philippe. J´avoue que lors de ma première visite je fus très étonnée de voir tant de vierges dites Madones avec deux enfants en « si peu » d´espace  je pensais que c´était sûrement dû à la mode italienne de l´époque, mais cette dualité se retrouve dans la basilique et là le hasard n´a plus sa place car tous les tableaux, 33 sur 42 pour être exacte, représentent les saints, par paire ! ces œuvres sont de Alonso Sánchez Coello, Luis de Carvajal, Diego de Urbina  et Juan Fernández de Navarrete dit el Mudo, le Muet.



Le Christ de Benvenuto Cellini de 1559

Cadeau de François de Medici à Philippe II, ce christ de marbre de Carrara, a « la plus belle tête sculptée de la Renaissance italienne ». Jésus apparaît ici au suprême moment de sa mort avec une sérénité surnaturelle. Il meurt sans se dépeigner comme on dit !

Aucune trace du supplice n´est visible.

Manuela Fabri, photographe professionnelle d´origine argentine voit un visage sculpté sur la poitrine de ce Christ qui pourrait être le portrait de Benvenuto, très amant de la plaisanterie.

Ce Christ, Benvenuto le dessina déjà sur les humides parois de l´oubliette dans laquelle il avait été jeté par le fils du Pape, jusqu´à ce que François Iº  le réclama .

On dit que cette œuvre fut refusée par son mécène, à cause de la nudité du Salvateur. A vrai dire Cellini pensait l´utiliser pour présider son enterrement à l´église Nunziata de Florence.

A cause des éloges reçues de la part des ducs de Toscane, l´artiste le vendit à cette famille. Ce Christ logea au plais Pitti jusqu´à 1576 avant d´embarquer pour l´Espagne. Du Pardo de Madrid, il fut porté par 50 hommes à la basilique du monastère de l´Escorial. C´est vous dire que Philippe l´accepta et le mit dans la basilique. Aujourd´hui une étoffe en soie cache ses attributs sexuels. Malgré tout ce chef d´œuvre impacte toujours le touriste sitôt il se place devant.

On croyait que cette splendide œuvre fut taillée d´un seul bloque, puisque l´on a beau regardé, on distingue point l´union entre le corps et les bras. L´assemblage est parfait, au grand étonnement des troupes de Napoléon, car quand celles-ci l´arrachèrent de la croix, les bras restèrent unis à celle-ci  !





Le collectionneur de reliques


Philippe II était un grand collectionneur, livres, art, mais aussi reliques. Il fit apporter de tous les coins de son vaste règne les reliques des saints et la majeur part de celles-ci logent dans les murs de son royal monastère de San Lorenzo de l´Escorial. Les autres il les rangea dans les armoires et avec les temps furent restituées.


Les Légendes

Durant les 21 années que dura la construction de l´Escorial, quelques anecdotes restées dans la mémoire populaire génèrent des légendes :

Les briques en Or: L´ambassadeur français demanda à Philippe, s´il lui serait si facile de terminer cette construction, comme il l´avait commencé ou si au contraire par manque de moyens il devrait abandonner. Donc le roi comme réplique fit placer des briques d´or sur la tour centrale et les deux latérales.

A cause de la lueur des toits de ses tours, la légende naquit, car en réalité ce sont des boites en bronze contenant des reliques, l´une d´elle étant celle de sainte Barbe, patronne des orages.

Un trésor dans la montagne : La grande sculpture de saint Laurent à côté de la porte a sa légende. On dit qu´il faut suivre son regard pour trouver le trésor caché. Ce qui rappelle bien l´histoire de Rennes- Le-Château et le regard d´Asmodée du bénitier. Ce saint rapporte au Graal.

Mais l´origine de ce trésor vient d´un vieux livre "Anécdotas de El Escorial", du curé Carlos Vicuña au cours duquel il nous narre qu´un certain Raphaël Corraliza chargé du payement des ouvriers, partit avec l´or vers le Portugal, mais en suivant un chemin peu transité qui résulta être trop marécageux. Il s´enfonça avec l´or !
Ce lieu fut recouvert de pierre et de rameaux pour éviter la perte du troupeau des bergers. A nouveau un clin d´œil à l´énigme de Rennes-Le-Château

Le Monastère des Miles éléments : Avec ses  4.000 chambres salons, 2.700 fenêtres  (exactement 2.673), 1.250 portes, 45.000 livres imprimés, 5.000 codex, 1.500 tableaux avec 540 fresques et ses 7.422 reliques sans compter 15 cloîtres, 5 réfectoires,13 oratoires, 86 escaliers, 9 tours, 9 orgues, 232 livres de chœur, 73 statues,11 réserves d´eau, 88 fontaines etc.… tout cela lui valu le non de Demeure des Miles éléments.

Inscription sur pierre des rois de Judas : Les six rois de Judas de la façade de la basilique et la statue de saint Laurent de la porte principale sortirent d´un même bloque de pierre de la main habile de Jean Baptiste Monegro. Ce bloque de granite devait être énorme !

Comme témoignage, en plein milieu des prés, on peut voir une pierre gravée : "Seis reyes y un santo salieron de este canto y quedó para otro tanto". «  Six rois et un saint sortirent de ce bloque, et  il en restant pour ( en faire ) autant  »

La Porte de l´Enfer : L´ésotérisme veut que l´une des portes de l´Enfer se situe sous l´Escorial ( voir  chapitre sur les Cathédrales) ce qui serait normal pour l´emplacement d´un temple. Le tellurisme de la région étant très fort la basilique boucherait l´entrée du Diable qui ploierait sous son poids comme Asmodée à Rennes-Le-Château.

Franco qui sentait un attraction démesurée pour Philippe II et son Monastère, était semble-t-il au courrant de ce fait et choisit les environs pour sa vallée des Caídos  dont la crypte ( avec les cadavres des républicains) est orientée vers l´Escorial, symétriquement séparée par les Mont Alvantos.

Philippe II était un fin connaisseur de géométrie, d´arithmétique, d´astronomie et des arts mécaniques, sciences dont l´enseignement est attribué à ASMODÉE, mais aussi de la Bible et donc de sa numérologie qui fut essentielle à la construction de son palais-monastère.
Ce roi bâtisseur ne pouvait donc ignorer le passage du chapitre I Rois :10-13,14 ( PI ? le Cercle)

10.13   
Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désira, ce qu'elle demanda, et lui fit en outre des présents dignes d'un roi tel que Salomon. Puis elle s'en      retourna et alla dans son pays, elle et ses serviteurs.

10.14    Le poids de l'or qui arrivait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or…666

Passage qui se répète sur les  II Chroniques 9/13 :
…Le poids de l’or qui arrivait chaque année à Salomon était de six cent soixante-six talents d’or…666

Asmodée, ce diable constructeur, est le gardien du trésor de Salomon, l´ or de « ce diable de gardien » dit-on, permettra le financement de la reconstruction du troisième temple de Salomon…



 

Suite : Les Rois de Sion et les Hiéronymites .
Bible Royale et quelques Personnages : … Théodore Bèze …Dom Lobineau…les A.A.
 D´Autres Temples De Salomon ? Avec Gnomons…


            



Ou Suite: L´Art, Porte vers l´Au-delà ou Le Titien et les Rois de Sion