CEUX QUI LUTTENT AVEC DIEU - V


 

Quand l´homme joue à être Dieu :
Le Golem, façonné dans de l´argile, prit vie quand Rabbi traça sur son front les lettres du mot VÉRITÉ : Aleph-Mem-Tav
 Puis pour désactiver sa création il  n´effaça que la première lettre frontale, obtenant la
MORT, Mem-Tav !

 

 

LES BACCHANALES DE POUSSIN



Après avoir comparer Bacchus aux Goliards, et leur Art de Vie visiblement dépravé, on ne peut s´empêcher de penser aux bacchanales, et particulièrement celles que peignit Poussin. Ces fêtes d´allure très joviale choquent chez ce peintre, toujours qualifié de sérieux. Il est vrai qu´en abordant la mythologie grecque, on ne peut passer outre ces rituels.

Le carnaval, héritage des bacchanales, des Saturnales et des Lupercales des Anciens, a toujours été jugé scandaleux, mais il n´en a pas toujours été ainsi dans le monde antique. Ce n´est que sa dégénération qui obtient comme résultat d´être interdit maintes fois dans l´Histoire.

Remontons le cours de l´histoire, étudions l´origine et les conséquences de ses fêtes pour comprendre où nous mènent les toiles de Nicolas Poussin.

Avant Bacchus, Dionysos…


DIONYSOS, Le « DEUX FOIS NÉ »

D´abord fut Dionysos, dieu ERRANT associé à l´hiver à la fête des MORTS et de son dépassement par la conquête de l'immortalité. C´est le dieu des jonctions des opposés et des ambiguïtés : mort-vie, homme-femme, le vin et ses excès, dieu de la traversée des ténèbres hivernales, dieu grec, quasi maître de l'Olympe bien qu´étranger, barbare.

Comme j´ai dit, au sujet de BACCHUS, qu´il fut cousu à la cuise de Zeus, son père. Dionysos est ensuite confié aux nymphes, sous la direction de SILENE,  (voir à l´ORME ) sur le mont Nyséion, en Thrace, c'est-à-dire, pour les Grecs, en Asie. Pour échapper à Héra, il est transformé en CHEVREAU. Il vit dans une grotte dont l´entrée est cachée par une vigne, il boit du lait de chèvre, du jus de raisin et mange du miel.

Il est fait prisonnier par des pirates tyrrhéniens, auxquels il n'échappe qu'en réalisant d'effrayants prodiges…Comme saint Vincent DE PAUL ou Antoine BARBERINI ! Cervantès, et bien d´autres.

Dionysos est, avec Apollon, un dieu qui se manifeste par EPIPHANIES (apparitions) : éternel voyageur, il surgit par surprise. Il se présente toujours comme un étranger, courant le risque de ne pas être reconnu. ( comme Jésus pour l´épisode « Noli me tangere » et le voyage à Emaus.)

Il voyagea aux ENFERS pour visiter sa mère. Il se marie à Ariane et aura un fils d´ elle et un autre avec Vénus.



VOYAGE AUX ENFERS

Pour allait voir sa défunte mère, Sémélé, avatar de la déesse phrygienne de la terre, donc de Cybèle, le Bétyle, la PIERRE, Dionysos demande l'aide au guide, Prosymnos qui accepte d'aider le jeune dieu. Ce premier exige en échange qu´à leur retour,  Dionysos lui accordera ses faveurs. Prosymnos plongea avec lui dans le lac LERNE, qui communique avec le royaume d´Hadès, mais lui n´en reviendra pas.


 
Christ de Caceres

Le dieu décide de tenir son engagement malgré tout : il taille un morceau de figuier en forme de phallus et s'acquitte de sa dette sur la TOMBE de Prosymnos[]. Ce phallus serait-il transformé en main pour le tombeau de saint Jacques ? Puisque le nom de cette main coupée évoque le fruit du figuier et FIGA désigne le sexe de la femme.

Nous avons déjà rencontré le figuier dans ce Coin de l´ Enigme, par rapport  au sang de Jésus voyageant ainsi par mer, par exemple à Fécamp.

Si le figuier est le phallus, voie du sang/sève transformé en lait dans la figue, et celle-ci représente le sexe féminin, nous parlons alors de fécondation. Nous sommes passés du FICUS au FŒTUS.

 

Jésus dessécha et maudit un figuier stérile, pourtant le monde chrétien s´acharne à vouloir expliquer ce passage en faisant un parallèle avec le Temple de Jérusalem et le peuple juif, en oubliant facilement que Jésus était l´un d´eux et surtout que le premier commandement donné par les Elohims  ors de la première la Genèse fut : « Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre… » C´est bien là une grande contradiction de l´Eglise romaine.

DIONYSOS, DIEU DE L'IVRESSE ET DE L'EXTASE, EST CELUI QUI PERMET A SES FIDELES DE DEPASSER LA MORT. Le vin, comme le soma védique, est censé aider à conquérir l'immortalité.

Ce plongeon initiatique aux Enfers est associé à de nombreux rites en Grèce ancienne, généralement liés au passage de l'adolescence à l'âge adulte, et donc aussi aux amours entre un aîné (éraste) et un cadet (éromène) : le maître et l´initié ou initié et néophyte.

Des scènes évoquant ses aventures étaient souvent présentes sur des sarcophages ou bas-reliefs, dû au fait de son importance dans la perception de la mort et de la renaissance

 

DIEU DE VIE POST MORTEM

Dionysos est avant tout un dieu de la végétation arborescente et de tous les sucs vitaux (sève, urine, sperme, lait, sang). On l´appelle aussi « esprit de l'écorce » ou encore «  protecteur des figuiers » ;   « protecteur des arbres » ;  « qui aime la chair crue » , « garant de la fécondité » . Il se spécialise ensuite dans la vigne, qu'il est censé avoir donnée aux hommes, ainsi que dans l'ivresse et la transe mystique.

 

Ses attributs incluent tout ce qui touche à la fermentation, aux cycles de REGENERATION. Il est fils de Sémélé, avatar de la déesse de la terre, amant d'Ariane, déesse minoenne de la végétation, et le compagnon des nymphes et des satyres. Il est également fréquemment associé au bouc et au taureau, animaux jugés particulièrement prolifiques.

La régénération du bois en charbon puis en
JAIS   qui est le matériel noir duquel on taille des mains coupées, FIGA. Le jais est la pierre du Capricorne, de l´hiver de SATURNE.

Ainsi ses attributs sont : le thyrse, sceptre terminé par une pomme de pin. Ses plantes avec leurs fruits sont le PIN et le LIERRE, dont il est souvent couronné. Ces plantes sont toujours vertes tout le long de l'année, et ne semblent pas perdre leurs feuilles, ce qui renvoie aux résurrections du dieu, et à l´âge d´Or, l´éternelle été.

Les vrais fruits du pin sont cachés dans la pomme,  puis les baies de lierre toxiques servaient à fabriquer une bière que consommaient les ménades, contribuant ainsi à leur transe.


Botticelli, Vierge à la Grenade

Le GRENADIER et ses grenades, le figuier et ses FIGUES  appartiennent aussi à Dionysos  car le grenadier est issu du sang du dieu, ses fruits mûrissent en hiver. Perséphone resta liée aux enfers pour en avoir mangé.  La grenade est donc symbole de Mort et non de sexualité.

Le figuier, en échange, est associé à la vie cachée dans le monde méditerranéen, car il pousse spontanément là où il y a de l'eau souterraine et révèle les sources. Sexualité cachée de Jésus ?

C´est une divinité chtonienne, comme sa mère ou Cybèle mot qui vient du grec ancien « terre » ou tellurique du latin tellus « terre ».

Ces divinités se réfèrent à la terre ou au monde souterrain, par opposition aux divinités célestes, dites « ouraniennes » ou « éoliennes », thermes employés par Grasset d´Orcet.

Puis bien entendu la vigne et le raisin, avec la coupe pour le boire. Mais il s'agit plutôt d'une contamination avec Bacchus, son équivalent romain.

Enfin le BONNET PHRYGIEN qui rappelle son origine asiatique. On trouve aussi la FLUTE, les cymbales et les tambourins.

Les chants et musiques dionysiaques font appel aux percussions et aux flûtes. Ils sont dissonants, syncopés, provoquent la surprise et parfois l'effroi. Au contraire des chants d´Apollon.

 

Ses flûtistes, aulètes, étaient perçus comme des BATELEURS et non des musiciens ( Cf. Tarot où le Bateleur tient sa baguette qui est bien des fois une flûte) L'usage de l'instrument déformait leur bouche, ce qui heurtait l'esthétique grecque.


Enfin il est surtout le père de la comédie et de la tragédie (du grec τράγος / trágos, « bouc » ; tragos en castillan c´est aussi  des grandes gorgées… faut-il se rappeler de Gargantua ? ). C'étaient au départ des sortes d'« illustrations » du culte, qui se donnaient au théâtre grec au cours des Dionysies, en présence de ses prêtres ; comme les mystères que l'on jouait au Moyen Âge sur les parvis des cathédrales. D´où un autre parallèle entre Jésus et Dionysos.

Son culte public donnait lieu aux fêtes des « Dionysies », mais il existait aussi un important culte secret, représenté par des Mystères, comportant des cérémonies initiatiques.  C´est ce côté initiation que représenta Poussin, mais ne s´agit-il que de ça ? Il y a bien plus…


Ce dieu est souvent accompagné d'un groupe de satyres, de ménades, de panthères, de boucs, d'ânes et du vieux Silène, formant le « cortège dionysiaque ».


Eusèbe de Césarée, auteur chrétien, a évoqué des sacrifices au cours desquels on dépeçait la victime vivante. N´est-ce là qu´une publicité pour en finir avec les rites païens ? Nous verrons que non.

Lorsque son culte s'est éteint, ses représentations ont souvent repris la confusion avec Bacchus

 

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Bouguereau, Bacchanale.

 

LES BACCHANALES

Au départ, ces fêtes religieuses étaient réservées aux femmes et avaient lieu trois fois par an sous le contrôle de matrones respectables. Avec le temps elles dégénérèrent et le nombre de personnes disparues augmenta jusqu´à ce qu´une esclave libérée voulant épargner ces abominations à son amant, lui raconta ce qu´il s´y passait. L´amant alors refusa d´y participer, ce qui fâcha sa mère, qui dénonça la femme. L´affaire Bacchanale arriva jusqu´au Sénat.

 

REPUBLIQUE EN DANGER !

Le sénat s'émut et l'on craignit que la secte ne cachât un complot contre la République.

«  Les sénateurs conçurent les plus vives alarmes, tant pour la sûreté publique, qui pouvait être compromise par quelque trame perfide élaborée dans ces réunions et assemblées nocturnes, que pour le repos de leurs propres familles, dans lesquelles ils craignaient de trouver quelque coupable. » L'affaire des bacchanales de -186 exposée par Tite-Live

Après avoir exécuter plus de 7000 personnes à Rome, le Culte fut interdit durant plus d´un siècle et demi, jusqu´à ce que César, l´autorisa à nouveau ! Ironie du sort car avec César arriva la fin de la République, alors on peut se poser la question : les bacchanales y jouèrent-elles un rôle ?

Remontons plus loin dans le passé…

LE ROI SUPPLICIÉ



A l´époque des semailles ou des moissons on célébrait les Saturnales, en honneur à l´Age d´Or.  Pourtant cette exaltation de joie qui fêtait l´égalité de tous les hommes, était noircie par des sacrifices humains !

Cette horrible coutume fut abolie dans le monde romain, par contre
LE SORT DESIGNAIT UN INDIVIDU QUI PRENAIT LE TITRE DE ROI. Il donnait  à ses sujets des ordres bizarres : chanter, danser, porter sur son dos une joueuse de flûte, etc. C’était, aux yeux des Romains, comme une dérision de la royauté.

Comme le Roi de la galette du 6 JANVIER. Ce roi, dans le roman de VICTOR HUGO, n´est autre que Quasimodo, le Chaos, élu PAPE DES FOUS et qui meurt à la fin du livre. Même si maîtres et esclaves devenaient durant cette semaine égaux, il y avait toujours un roi pour donner des ordres ! Cet homme était exécuté.



Quasimodo, le roi avec Esméralda et sa chèvre


Sous Maximien et de Dioclétien, les soldats désignèrent au sort un beau jeune homme qu’ils vêtirent royalement, censé représenter le bon roi Saturne… En 303, le sort tomba sur le soldat Dasius qui, comme chrétien qu´il était, refusa de jouer un rôle où il aurait dû se souiller de débauches avant de mourir :  on le décapita !


L´homme élu devient un Roi-Dieu, un Saturne par cette immolation.  Dasius devint saint décapité ! Il mourut pour Jésus-Christ.

À Rome, lorsque l’année commençait le 1er janvier, on célébrait les saturnales en décembre ; mais, du temps qu’elle s’ouvrait le 1er mars, les saturnales se plaçaient en février ou au commencement de mars, date qui est restée celle du carnaval.


 LE MOLK

Le molk désigne dans le monde sémitique et carthaginois le SACRIFICE SANGLANT constitué par l'offrande des prémices qu'il s'agisse de nouveaux-nés des troupeaux, des premiers fruits de la récolte ( Caïn et Abel ) ou de l'enfant premier-né( Isaac aux mains d´Abraham)


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 Le Sacrifice d´Abraham par Caravage


Ce sacrifice peut être offert à Baal Hammon, ou à sa parèdre Tanit, puis, par substitution, à Saturne dit africain.

Selon Leglay le rite carthaginois se composait de cinq étapes qui constituent le sacrifice :

1- LE IUSSUS DEI et le votum  c´est à dire l'ordre ou l'injonction divine du sacrifice

2- Les préliminaires au sacrifice ;  ornementations, parure de la victime et procession

3- La remise de la victime et sa consécration

4- Le sacrifice proprement dit

5- La déposition des restes, ou depositio, l'érection de la stèle et l'inhumation des restes.

Ce qui correspond bien aux étapes de la Passion christique.

Avec la romanisation de l'Afrique du Nord, BAAL HAMMON  (Baal= seigneur ) d'origine sémitique est capté par la divinité romaine Saturne. Certains ont rapproché Baal Hammon du dieu Moloch cité dans la tradition hébraïque.

MOLOCH est dans la tradition biblique le nom du dieu auquel les Ammonites, une ethnie cananéenne, sacrifiaient leurs premier-nés en les jetant dans un brasier. Selon les historiens modernes, le mot désignerait le sacrifice lui-même, molk, et non la divinité.

http://www.mba-lyon.fr/static/mba/contenu/img/exposition/Poussin/301-02-massacre.jpg 

http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/archives/ico/Alphabetique/Web/original/Poussin%20Nicolas%20-%20Le%20triomphe%20de%20Pan.jpg
Le massacre des Innocents et Le Triomphe de Pan par Poussin

 

C’est aussi le nom d’un démon dans les traditions chrétiennes et kabbalistique, synonyme de NIMROD et de TAMMUZ. Ce dernier aurait été crucifié avec un agneau à ses pieds et placé ensuite dans une caverne dont il aurait disparu trois jours plus tard malgré le rocher obstruant le seul accès existant.

Les Carthaginois offraient à Saturne l'Africain ou Baal Hammon des sacrifices humains : ses victimes étaient des enfants nouveau-nés. À ces sacrifices, selon la tradition patristique, le jeu des flûtes et des tympanons ou tambours faisait un si grand bruit que les cris de l'enfant immolé ne pouvaient être entendus.

Comparer la gravure des
sacrifices faits à Moloch et ceux du Bohemian Club actuel.

La cérémonie qui encadre le sacrifice est souvent le support d'accusations de cruauté et de barbarie envers les Carthaginois de la part des Romains puis des pères de l'Église. Si son ancienneté est attestée par l'archéologie, il est cependant remplacé par un sacrifice de substitution, désigné en latin sous le terme de molchomor, comme Isaac fut substitué par un agneau.

Au carnaval on fabriquait une figure grotesque, qui personnifie la fête et qui, après une courte carrière de gloire, était détruite ou brûlée en public.


Grotesque comme Quasimodo. Dans certains pays comme l´Espagne la fin du carnaval est marquée par un enterrement symbolique de nos jours, celui dit de la sardine.


Athénée et Dion rapportent d´ auteurs antérieurs de plusieurs siècles à l’ère chrétienne, qu´à Babylone à la fin de la fête, l´élu était DEPOUILLE DE SES BEAUX VETEMENTS, FLAGELLE ET PENDU OU CRUCIFIE.

Cette fête avait lieu le 25 mars, debout de leur année, en l’honneur du grand dieu Marduk, qui ne serait autre de le constructeur de la tour de BABEL, Nimrod, un lutteur de Dieu.

Sur la peinture de Poussin, à droite on voit au sol les masques de carnaval, les vêtements et les sceptres terminés en pomme de pin, un bâton de berger, la flûte arcaia, les couronnes de lierre, et l´animal prêt pour le sacrifice.

 

LE LIVRE D´ESTHER

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Esther devant Assuérus de Poilly, d'après Poussin Nicolas

La fête des Sacaea serait à l’origine de la fête juive de Pourim : « les sorts »

Le Livre d´Esther est lu tous les ans lors de la fête de Pourim. Cette œuvre est restée anonyme dont la date de sa rédaction est discutée, décrit la substitution de la victime élue.

Haman, vizir du roi de Perse fut offensé par un Juif, Mardochée, cousin et père adoptif d´Esther. Haman fait préparé une potence où il espère faire pendre son ennemi, qu´il se promène à travers la ville vêtu du costume royal, portant la couronne et monté sur le propre cheval du roi.

 

Grâce à Esther, épouse du vrai roi persan les rôles seront renversés : Assuérus fait pendre Haman et rend les honneurs royaux à Mardochée. Il y a là un souvenir du Zoganes des Sacaea, réparti, si l’on peut dire, entre deux acteurs, l’un qui espère jouer au roi et qui est pendu, l’autre qui joue au roi, mais échappe au destin qu’on lui préparait.


La ressemblance de cette histoire judo- babylonienne avec les Sacaea est soulignée par le nom de Mardochée (Mordecai = Marduk) et celui d’Esther qui serait analogue à la déesse babylonienne Istar, l’Astarté des Grecs. Quant à Haman, on a voulu l’identifier à un dieu élamite du même nom. Quoi qu’il en soit, les juifs, en célébrant les fêtes de Pourim, avaient coutume de crucifier une effigie de Haman et de la brûler. Symbolique reprise par le KKK malheureusement avant de passer à l´action.


Une loi du Code théodosien interdit, l’emploi de la croix dans cette cérémonie, la croix étant considérée comme injurieuse aux yeux chrétiens ; mais l’usage de pendre ou de brûler un Haman a continué, dans les communautés juives, jusqu’à nos jours.

LES SACAEA : au commencement du printemps, ON JUCHAIT SUR UN ANE UN HOMME IMBERBE ET ON LE PROMENAIT EN TRIOMPHE A TRAVERS LA VILLE. Il joue le rôle d’un jeune Roi-Soleil, qui devait se cacher à la tombée de la nuit, sinon c´était la bastonnade, et sans doute, la mise à mort.



LE ROI FILS DU PERE

 

Le roi des Sacaea par Dion Chrysostome

 

« Ils prennent un des prisonniers condamnés à mort et le font asseoir sur le trône royal ; ils le revêtent des habits royaux et le laissent boire, s’amuser et user des concubines du roi pendant plusieurs jours. Mais ensuite ils le dépouillent de ses vêtements, le flagellent et le mettent en croix. »

Roi des Juifs d´après Mathieu  XXVIII, 26-31

« Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et après avoir fait fouetter Jésus, il le livra pour être crucifié. Et les soldats amenèrent Jésus au prétoire et ils assemblèrent autour de lui toute la compagnie. Et l’ayant dépouillé, ils le revêtirent d’un manteau d’écarlate. Puis, ayant fait une couronne d’épines, ils la lui mirent sur la tête et ils lui mirent un roseau à la main droite ; et s’agenouillant devant lui, ils se moquèrent de lui en disant : “Je te salue, roi des Juifs !” Et crachant contre lui, ils prenaient le roseau et l’en frappaient sur la tête. Après s’être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau et lui remirent ses habits et ils l’emmenèrent pour le crucifier. »


Barabbas devait être supplicié ; par contre ce fut  Jésus qui mourut à sa place. Le nom de Barabbas; signifie Fils du Père, et c´est bien le Fils du Père qui fut attaché sur la croix.

Frazer croit que Barabbas n’est pas un nom, mais un surnom, qu’on donnait à la victime choisie pour être exécutée, peut-être parce que la Pâque, dans les pays syriens, avait été marquée à l’origine par le sacrifice du premier-né, c’est-à-dire du fils mourant pour le père.


Philippe Champaigne



CARABAS, SANS CHAT DONNE  BARABBAS



Philon, philosophe juif, vivait à Alexandrie à l’époque de Jésus. Il raconte que, lorsque Agrippa, petit-fils d’Hérode, reçut de Caligula, la couronne de Judée, le jeune roi passa par Alexandrie sur la route de sa nouvelle capitale.

Alexandrie ville anti-juive se moqua du nouveau roitelet. Pour cela, on saisit un pauvre fou nommé Carabas, qui errait nu à travers les rues, poursuivi par des gamins ; on lui mit une couronne sur la tête, on lui donna un roseau en guise de sceptre, on l’habilla d’un semblant de robe royale et on l’entoura d’une garde d’honneur.

La foule criait Marin ! Marin ! . Mot qui signifie « seigneur » en syriaque. Voici donc encore une mascarade analogue à celle qui fut infligée à Jésus.


Mais qui fut le pauvre Carabas ? Ce nom n’a pas de sens en hébreu, ni en syriaque, pourtant il faut supposé que ce pseudo-roi, opposé par la plèbe alexandrine au roitelet juif, devait  aussi être juif. N’est-il pas tentant de supposer que Carabas est une faute de texte pour Barabbas, qui ne serait qu´un surnom désignant l´élu.

Origène, vers 250, connut des manuscrits de l’Évangile de Matthieu où on lisait  au chapitre XXVII, 16 : « Et il y avait alors un prisonnier insigne, nommé Jésus Barabbas. » on retrouve encore ce nom dans les manuscrits grecs, araméens et syriaques, par contre il a disparu des évangiles catholiques.


 

L´ORIGINE ORIENTALE :  ATTIS ET ADONIS ou MORT INJUSTE et RESURRECTION GLORIEUSE D’UN DIEU

Si nous avons commencé notre étude sur les bacchanales en faisant référence à un dieu phrygien, fils du père, Zeus et d´une mortelle, poursuivons de ce côté là : l´Orient.

Les cultes d’Attis et d’Adonis étaient répandus en Asie, leur dogme essentiel était la MORT INJUSTE et la RESURRECTION GLORIEUSE D’UN DIEU. C´est à dire l’exécution d’un innocent préalablement revêtu des insignes royaux.

Adonis (Adwnis) est un nom originaire de la Syrie où la racine "ADON" signifie : SEIGNEUR.

Myrrha, la mère d´Adonis, rappelle les tragédies de RACINE, où les personnages sont  prisonniers de leur destin, lié aux caprices des dieux

Myrrha était amoureuse de son père, Cinyras Avec l'aide de sa nourrice elle réussit à rejoindre le lit paternel. Quand, Cinyras s´en aperçut il voulut la tuer. Myrrha, enceinte fut abandonnée dans les bois. Pendant neuf lunes, elle implora les Dieux de la bannir du monde des vivants et de celui des morts. Les dieux écoutèrent sa prière et la transformèrent en arbre à myrrhe. Myrrha accouche d'Adonis par une fente de son écorce.


Johann Gottfried Bartsch d'après Sébastien Bourdon : La Naissance d'Adonis

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Bambini Nicolo au Musée des Beaux Arts de Rennes

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Marcantonio Franceschini, 1685-90


MYRRHA EST LA MERE DU FILS DU PERE

Doté d'une grande beauté, Adonis fut aimé d'Aphrodite. Qui l´ envoya dans un coffre en bois à Perséphone, pour sa sécurité. Perséphone s'en éprit et le disputa à Aphrodite. Zeus résolut alors l´affaire en ordonnant au jeune homme de passer un tiers de l'année avec Aphrodite, un tiers avec Perséphone et le dernier avec la personne de son choix.

Au cours d'une chasse, il fut tué par un SANGLIER, envoyé par Artémis ou Arès. Des gouttes de son sang jaillirent des anémones. Aphrodite demanda alors aux dieux infernaux de lui permettre de vivre la moitié de l'année sur Terre, à ses côtés, et l'autre moitié dans les Enfers. Autre version du mythe !

On célébrait ses fêtes avec grande pompe à Byblos, à Alexandrie, etc. Elles duraient trois jours : le 1er était consacré à la mort, le 2e  au deuil, le 3e à la joie. Seules les femmes prenaient part à ces fêtes. Adonis était appelé « Tammuz » en Syrie et en Phénicie. Il est ainsi nommé  dans le Livre d´Ezequiel VIII :14

Adonis est associé à la ROSE et à la myrte, ce dieu symbolise la mort et le renouveau de la nature.


ATTIS  pour plus de détails voir le
Coin de l´Enigme

ATTIS EST LE FILS DE LA VIERGE NANA et de la Grande MERE QUI EST A LA FOIS SON PERE PUISQUE CYBELE FUT HERMAPHRODITE. Il en résulte qu´ Attis est donc à la fois l´ époux et le fils de Cybèle, qui est aussi son père.

Compliqué n´est-ce pas ?….  Mais cette complication se retrouve dans le vocabulaire employé pour designer la Vierge Marie : Mère de Dieu mais si Dieu est un trio, le fils étant inclus… S´ils n´étaient pas déjà 3, alors Jésus est le fils de Dieu et la Vierge sa Grande-Mère… la pierre noire ! Il serait plus facile de dire que le fils d´un dieu est souvent un dieu aussi, mais là nous tomberions dans la définition de la Prostitution Sacrée.

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Adonis partant à la chasse de James Northcote
Remarquez la ressemblance du vêtement avec le Jean Baptiste de Léonard de Vinci



Cybèle, comme Vénus naquirent seulement à partir du sperme de dieu… est-ce une immaculée conception ? puisque ce fait est asexué.


Nana fut fécondée par une amande tombée de l´arbre. Le fruit pénétra son sein et elle donna naissance à Attis.
L´amandier fut engendré par le phallus coupée de Cybèle.

Attis est émasculé. Son arbre est un PIN comme Dionysos. C´est aussi un chasseur qui mourra par un sanglier comme Adonis.

Pour ses fêtes : un pin abattu durant l'équinoxe, qui était transporté au sanctuaire de Cybèle par la confrérie des dendrophores « porte-arbre ». Enveloppé comme un cadavre, il figurait Attis mort…la BÛCHE de noël ou les Sapins qui orne nos maisons à cette époque!


Le lendemain, jour de tristesse et d'abstinence, les fidèles jeûnaient et se lamentaient. Les prêtres énuques appelés galles, puisque le COQ est l´animal d´Attis, se flagellaient, et les néophytes, s'émasculaient à leur tour rituellement.
Après une nuit, où ils étaient censés s'unir à la déesse, comme Attis, la jubilation éclatait, se manifestait en mascarades et banquets.

Attis est représenté en berger avec le BONNET PHRYGIEN, le bâton du pâtre, la syrinx et le
tympanon.

Cybèle, était représentée par un bétyle. Cette la pierre serait un météore. Cette pierre sacrée ou MAISON DE DIEU fut rapportée à Rome par bateau à cinq rames. Ses fêtes s´appelées les Megalesia.

La bacchanale fut également une danse française de la fin du XVIIIe siècle, particulièrement prisée sous le Directoire. Elle fut ensuite introduite dans plusieurs opéras et ballets. C´est un peu postérieur à Nicolas Poussin, mais les tendances commencent toujours bien avant.



LES LUPERCALES

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Poussin: bacchanales  de 1631-33 puis 1626

Les Lupercales célébraient FAUNUS, dieu des troupeaux, le 15 février, fin de l´année romaine, qui commençait le 1 mars. Faunus fut remplacé par Saint VALENTIN.

On sacrifiait un bouc à leur dieu dans la grotte, où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus.( voir sur le tableau du haut, avec roi élu et bouc sur le point d´être sacrifié)

Deux jeunes hommes, vêtus uniquement d'un pagne en peau de bouc, assistaient à la cérémonie. (Comme sur la toile ci-jointe. Faunus est placé juste sous la protection de la statue qui symbolise le début de l´année)

Le prêtre sacrificateur leur touche le front de son couteau. Puis le sang est essuyé d'un flocon de laine trempé dans le lait. À ce moment, les jeunes gens doivent rire aux éclats. Puis ils courent dans toute la ville de Rome ; ils sont armés de lanières taillées dans la peau du bouc sacrifié avec lesquelles ils fouettent les femmes qui veulent un enfant dans l’année qu'ils rencontrent sur leur passage pour les rendre fécond
es.

La fête des Lupercales est une fête de purification, en fin d’année.

C’est aussi une fête de passage : le sacrifice dans la grotte est symbolique de la mort ; le rire aux éclats, qui survient après la purification, symbolise le retour du souffle vital, et donc la résurrection.

Le bouc est lui un symbole de fécondité.

Certains considèrent qu’avec les Liberalia et les Mamuralia, qui avaient lieu du 15 février au 15 mars, elles font partie d’un cycle de rites initiatiques marquant la fin de l’enfance pour les Romains.

Ici sur le Poussin ci-joint, des innocents jouent avec le bouc, fécond. Un masque est montré à la bête. L´enfant qui monte sur l´animal tient une cuillère comme le Fou du TAROT et les Goliards. 

Deux arbres formant un X dont l´un est envahit par ou une vigne où du lierre.

Par contre nous avons deux statues très ressemblantes, unies par
une toile.

 

FAUNUS

Le 15 février, DOUZE LUPERQUES, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal, au pied du Mont Palatin où, selon la légende, la louve avait allaité les jumeaux Romulus et Rémus. Il y a bien 12 enfants sur ce Poussin.

Faunus est le fils de Saturne et Circé ou, dans d´autres versions il  serait son petit fils. Selon cette tradition Latinus serait son fils qui par son père Faunus, serait le petit-fils de Picus et de la nymphe Canens, ce qui fait à la fois de lui l'arrière-petit-fils des dieux SATURNE, père de Picus, et JANUS, père de Canens. : l´âge d´Or !

Protecteur des troupeaux, Faunus leur donne la fécondité et les défend contre les loups, d'où le nom de « Lupercus » qui lui est aussi souvent attribué (de Lupus : « loup »). C'est aussi un dieu prophétique dont la voix retentit dans le silence de la nuit pour prononcer des oracles.

Il lui arrivait aussi d'inspirer des cauchemars aux humains. Aussi lui donne-t-on le nom d’Incubis (« cauchemar »). C'était aussi un dieu qui rendait des oracles (d'où son qualificatif Fatuus, « le Devin »), dévoilant l'avenir grâce aux rêves ou aux voix surnaturelles émises par les bosquets sacrés ; il y en avait un près de Tibure et un autre sur l'Aventin.

Les apparitions spectrales et les sons terrifiants qu'on lui attribuait dans les régions boisées firent qu'on vit en lui un monstre aux jambes et aux cornes de chèvre. C'est pourquoi I
L FUT ASSIMILE AU DIEU ARCADIEN PAN, et, comme dans le cas de ce dernier, l'idée naquit d'une pluralité de faunes que l'on assimila aux satyres grecs, mais que l'on considérait généralement comme plus doux.

On est revenu en Arcadie, avec ce tombeau DIVIN.




Comme toujours en partant de l´image, dans ce cas les bacchanales de Nicolas Poussin, nous avons été poussés, pour une bonne compréhension à étudier l´Histoire, avec majuscule. Cette histoire d´orgies arrosées de vin nous a mené très loin dans le temps. Cet éloignement du point focal, qui permet de voire ce qui se cache derrière un model, donne une image pas très « catholique » de Jésus.

Au chapitre antérieur nous avons apprécié un Poussin Goliard, ce groupe avait pour mission primitive de sonner les cloches à l´Eglise, avant de s´apercevoir que le pouvoir royale était aussi un obstacle aux libertés du peuple. Par cet analyse on peut conclure que Nicolas rend justice à cette liberté.




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POUSSIN et R DE LA BONNE NOUVELLE