LE COIN DE L´ENIGME
L´APOTHEOSE  D´HOMERE PAR INGRES….
 AVEC NICOLAS POUSSIN
 

« Le monde naît, Homère chante. C'est l'oiseau de cette aurore »
Victor Hugo

 « Doter son pays d'un Homère, n'est-ce pas usurper sur Dieu[]»
 Honoré de Balzac




L´APOTHEOSE  D´HOMERE PAR INGRES…. AVEC NICOLAS POUSSIN

Le livret du tableau au catalogue de l'époque décrivait ainsi la toile : «Homère reçoit l'hommage de tous les grands hommes de la Grèce, de Rome et des temps modernes. L'Univers le couronne, Hérodote fait fumer de l'encens. L'Iliade et L'Odyssée sont à ses pieds

Commande de l'État pour la décoration d'un plafond du musée Charles X au Louvre (actuelles salles égyptiennes), elle fait partie du projet de renouveau de la grande commande royale que désire Charles X pour s'inscrire dans la grande tradition des Bourbons au Louvre.

On l'y descendit en 1855 et on la remplaça la même année par une copie due aux artistes Paul et Raymond Balze (en collaboration avec Michel Dumas).

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Apothéose d´Homère par INGRES 1827

LA FIGURE D´HOMERE

Elle reprend la pose de la statue de Zeus Olympien,
une œuvre du sculpteur athénien Phidias, réalisée vers 436 av. J.-C. à Olympie. Aujourd'hui disparue, elle était considérée sous l'Antiquité comme la troisième des sept merveilles du monde.

L'œuvre de Phidias a été identifiée de manière plus ou moins sûre sur une série de monnaies romaines frappées entre les années 98 et 198.

Selon Pausanias, dit le Périégète (115-180 ), géographe et voyageur de l'Antiquité , la statue montrait Zeus assis sur son trône, représentation qui remonte à L'Iliade et qui se répand dans l'art grec à partir du VIe siècle av. J.-C.  Il semble donc que le sculpteur se soit volontairement inspiré d'Homère.

Dans la main droite, il tenait une statuette de Niké, personnification de la victoire, elle-même représentée couronnée d'un bandeau et d'une guirlande.
Ingres donne vie à cette Victoire la plaçant à côté d´Homère, ce qui est plus propre à l´art de son époque.

De la main gauche, Zeus tenait un sceptre richement décoré, sur lequel un aigle
est perché. Celui d´Ingres bien que dilué, laisse entrevoir en son sommet cet oiseau, de toute façon il pointe vers l´aigle sculpté du Capitole.

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Recréation du Jupiter Capitolin Optimus Maximus: Mort de Jules César


Cet édifice à la même d´ornementation au sommet de sa toiture que celui de la gravure ci-jointe, qui représente le Zeus Olympien dans son temple de l´Acropolis, d´après la description qu´en fit Pausanias.

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Apothéose de Napoléon par Ingres

 

 

( Le Portrait de Napoléon Ier sur le trône impérial par Ingres est une commande de l’administration impériale et était, à l’origine, destinée à l’empereur ; elle fut achetée par le Corps législatif et présentée au salon de 1806. Par contre la coupole du Capitole Américain s´inspira de celle des Invalides )

Ingres utilisa aussi cette sculpture disparue pour

son Napoléon sur son trône, il s´agit aussi d´une apothéose et pour  Zeus et Thétis, donnant raison à l´abbé Barthélémy qui dans son  « Voyage du Jeune Anacharsis en Grèce, vers le milieu du quatrième siècle avant l'ère vulgaire » (1843), écrit :

 

« le Jupiter d'Olympie servira toujours de modèle aux artistes qui voudront représenter dignement l'Être suprême. »

Les habits portés par Homère sont moins riches que ceux de la description qui nous est parvenue. Pas de pierreries, pas de broderies et même les sandales ont disparues, remplacés par un simple linge blanc, son linceul !

Homère est placé sur le haut des marches d´un escalier qui dessine, à l´aide des personnages qui l´entourent, une forme pyramidale ! et nous avons vu que la PYRAMIDE est symbole d´assomption. 

Il est donc bien question d´Apothéose !

Mais retrouverons nous d´autres formes géométriques cachées dans la composition de cette œuvre ? Pour cela regardons les personnages qui accompagnent Homère.


GEOMETRIE SACREE


Cette composition représente Homère entouré d´ Hérodote, Eschyle, Sophocle, Euripide, Ménandre, Démosthène, Apelle, Raphaël, Sapho, Alcibiade, Virgile, Dante, Horace, Pisistrate, Lycurgue d'Athènes, Le Tasse, Shakespeare, Poussin, Boileau, Corneille, Racine, Molière, Fénelon, Longin, Camoens, Gluck, Alexandre le Grand, Aristarque, Aristote, Michel-Ange, Phidias, Périclès, Socrate, Platon, Hésiode, Pindare, Esope et Orphée.

Remarquons que contrairement à l´
Apothéose de Washington aucun dieu n´est présent, sauf le divinisé Homère.

Partons de Nicolas Poussin, auquel  Ingres copia son autoportrait, en ajoutant un bras tendu dont l´indexe et le pouce signalent Apelle qui mène Raphaël, montrant un sens ascendant.

Apelle fut le peintre d´Alexandre le Grand. Il semble très efféminé. Il est coiffé comme Sapho, la poétesse qui se cache derrière le peintre de la renaissance tout en nous regardant. Ces deux figures féminines assises représentent  l´Iliade et l´Odyssée.

Il y a bien d´ autres personnages masculins qui portent également ce ruban. L´un d´eux n´est autre que Phidias qui désigne Homère tout en montrant son front, c´est bien son Zeus qu´Ingres copia !

Pourtant j´ai retrouvé une gravure de Salvator Rosa, un des artistes avec Claude Lorrain, proches voisins de Nicolas Poussin à Rome, sur laquelle Apelle est représenté aussi avec ses cheveux longs et son ruban.

 

    
 Apelle Fait Taire Alexandre  le Grand, gravure de Salvator Rosa.
Frontispice de l´Iliade d´Homère en grec et en latin


Remarquez qu´avec un doigt sur les lèvres en signe de silence tandis qu´ il dénonce, de son autre main, la présence du garçonnet caché par la toile, qu´Alexandre ne peut voir. Ici, trois personnages montrent leurs genoux.

Apelle fait face à Phidias, le sculpteur du Zeus Olympien, dont s´inspira Ingres, comme Poussin est face à Molière, tous deux nous regardent.


  


Suivons donc les directions indiquées par ces deux derniers et traversons le regard de Boileau et de Racine : nous obtenons un angle sommet vers le haut, en partant des pierres travaillées, sur une desquelles Poussin pose son coude, coude invisible sur son autoportrait.


La base du triangle descendant est donnée par la frise du temple dont la largeur a la même valeur que la distance qui sépare le deux blocs de pierre,

formant ainsi un CARRÉ.

Nous venons de tracer un SCEAU, un peu faussé à cause de l´image incomplète vers le bas, sans quoi les lignes caseraient mieux avec les bras et coudes des personnages et la rame de l´Odyssée. Si on a un sceau on a un CHRISME.

Apres ceci je n´ai fait que joindre les pierres cubiques du bas avec l´arête des deux édifices qui apparaissent sur les bord de la toile, puis relier ces derniers, obtenant ainsi une
ETOILE à cinq branches.


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Vous me direz que je n´ai fait que retrouver les lignes maîtresses qui servirent à l´artiste pour créer son œuvre, oui sans aucun doute !

Mais voilà il y a un message laissé par Ingres qui n´est visible que par le retraçage de ces lignes, mais annoncé par les lettres sous la toiture du ce temple.


LE MESSAGE

OMHPOY c´est Homère puis on ne lit que GEO  ( qui rappelle l´EGO de Poussin ) de Géomètre allusion au fameux « Que nul n'entre ici, s'il n'est géomètre »

( maître de son ego ?) phrase que la tradition veut gravée à l'entrée de l'Académie, l'école fondée à Athènes par Platon.


Platon, ici, c´est le personnage en bleu, à peine visible qui nous tourne le dos, le seul d´ailleurs à le faire.
Il montre avec sa main gauche le Bas alors que sa droite pointe vers le Haut.
C´est ce même geste que Raphaël donna à son Platon, usant comme modèle Léonard de Vinci, dans l´Ecole d´Athènes. (
voir )


Le bleu est associé au chiffre 6, donc au sceau dans lequel s´insert le chrisme.



Le chrisme, qui lui n´est pas faussé par l´image, et oui, une fois de plus lui, ce SIGNE PAR LEQUEL ON VAINCRA !


Cherchons l´Alpha et l´Oméga afin de compléter l´ARKHO, soit

Arkho donne aussi arche, boite et Alexandre le Grand en tient une, au lieu de brandir une épée ou une lance.
S´opposant à lui, nous avons Virgile, accompagnant Dante tenant sa Divine Comédie, qu´il faut  relier avec Orphée, voyageur infernal,
 dont les Mystères ressemblent à ceux de Cérès. Ce dernier offre sa lyre à Homère pour qu´il nous chante ses poèmes épiques. 
 Virgile, quant à lui, tient son cœur …

Ce n´est que par le cœur, notre plexus solaire qu´on arrivera à découvrir ARKHO.
Ou plus simplement encore : notre intérieur est comme le Saint des Saints, un contenant sacré pour notre alliance personnelle avec Dieu.
Il faut le travailler, car ce n´est que par cette quête que nous nous  transformerons en géomètre, en architecte…en dieu
…comme Homère qui était pourtant l´aveugle au monde extérieur.

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Homère d´Auguste Leloir ( avec tombeau)

Le Message trouvé sur l´Apothéose du Capitole de Washington se répète sur l´œuvre d´ Ingres.
Lui, met en jeu maints personnages de tous temps, symbolisant ainsi la ligne de transmission à travers les âges.
Poussin ne pouvait pas manquer au rendez-vous !



... jamais je n'encouragerai personne à entrer dans la carrière des lettres (...)

les réputations éphémères meurent du soir au matin; grand homme la veille,
on est un sot le lendemain, et tandis qu'une gazette fait votre apothéose,
 une autre gazette, à la même heure, vous traîne aux gémonies.

Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe,1848.



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